Publié le : 10 décembre 2025

Penser le passé au présent avec les victimes

Le 22 novembre dernier, une quinzaine de personnes victimes ont été reçues et entendues au secrétariat général de l’Enseignement catholique. Une première étape essentielle au lancement d’une mission nationale sur la qualité de la relation éducative qui démarre ses travaux en janvier et souhaite les associer.

©P.Giraud
©P.Giraud

« C’est avec vous que l’Enseignement catholique souhaite assumer sa responsabilité historique dans les abus perpétrés sur les enfants qui lui ont été confiés, aller au bout de ce qui a dysfonctionné, penser au présent ce passé qui ne passe pas… » C’est ainsi que Guillaume Prévost, secrétaire général de l’Enseignement catholique, a reçu, avec ses adjoints, le 22 novembre dernier au Sgec, une quinzaine de personnes victimes, représentant sept collectifs dans leur diversité générationnelle, ainsi que des personnes individuelles. Le président de l’Urcec, Christophe Schieste, et Laure Bahin, membre du bureau des directeurs diocésains, ont aussi participé à cette journée d’échanges, animée par Jérôme Guillement, psychopraticien, lui-même victime dans l’Église. Après une matinée consacrée à l’écoute de la parole, l’après-midi a donné lieu à des échanges constructifs autour de la prévention, de la reconnaissance et des actes mémoriels

À l’issue de la rencontre, Guillaume Prévost a annoncé la mise en place d’une mission nationale à laquelle un groupe témoin de personnes victimes sera associé, selon des modalités restant à définir. Confiée à Nathalie Tretiakow, la mission, constituée d’une dizaine de personnes de l’Enseignement catholique, démarre ses travaux en janvier autour de trois notions fondamentales : comprendre, prévenir et agir. Elle s’appuiera sur les témoignages recueillis sur la mécanique des violences et entend croiser cette expertise expériencielle avec les données et analyses scientifiques déjà réunies sur le sujet (Ciase, Ciivise, rapports parlementaires etc.).

La journée du 22 novembre constitue ainsi une première étape essentielle de ses travaux. Parmi les points d’attention qui ont émergé lors des échanges : l’articulation entre subsidiarité et la responsabilité dans la gouvernance de l’Enseignement catholique, la question de la reconnaissance et l’importance des actions symboliques manifestant un engagement explicite de l’institution en faveur des jeunes et de leur protection. Autant de jalons précieux posés pour le travail de vérité engagé.

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