Mis à jour le : 25 octobre 2016 / Publié le : 25 octobre 2016
Osez la rencontre !
Pour rapprocher l’école et les familles, en complément des outils proposés par les associations de parents d’élèves et de ceux désormais utilisés en formation initiale, une autre voie s’invente dans le diocèse de Blois : celle de l’éducation à la relation.
Par Aurélie Sobocinski
Fonder la relation école-familles sur un échange de communication non-violente. C’est l’une des facettes du projet d’éducation à la relation initié par le diocèse de Blois. Un axe de travail perçu comme « une urgence » par François Cribier, en charge de cette mission à la direction diocésaine : « L’incapacité de se comprendre et d’accueillir un autre point de vue que le sien créent des divergences vraiment dangereuses. La construction de relations de confiance entre les parents et les enseignants constitue une question centrale pour tous les établissements scolaires. »
Pourquoi privilégier ce moyen plutôt qu’un autre ? « La communication non-violente va loin en permettant de comprendre ce qui est à la racine de nos comportements, et de réaliser que nous cherchons tous à satisfaire des besoins fondamentaux semblables. Cette démarche permet de se rendre disponible, à l’écoute de l’autre, et de faciliter la conscience d’une véritable coéducation », souligne le chargé de mission.
Pas de solution unique pour autant. Une grande liberté est laissée aux établissements sur la manière de conduire cette réflexion. « Au niveau diocésain, ce que l’on souhaite simplement promouvoir, ce sont tous les pas en avant vers une plus grande qualité de relations et un dialogue constructif entre adultes et avec les enfants. Notre accompagnement se veut au cas par cas, et surtout à la demande », insiste François Cribier.
Dans cette optique, une palette d’outils « pour oser la rencontre » est utilisée aujourd’hui dans le diocèse en direction des enseignants : stages de gestion des conflits, programmes de promotion des compétences sociales, formations à la communication non-violente. Côté parents, il existe, sous la forme d’ateliers du soir, des initiations à la communication bienveillante organisées par les associations de parents et des initiations à la communication non-violente, progressivement mises en place par la direction diocésaine.
Isabelle Hallais, chef d’établissement pilotant aujourd’hui la fusion de deux écoles à Blois, a pu en mesurer l’impact : « La communication non-violente m’a fait prendre conscience que si je ne laissais pas aux parents la possibilité et le temps qu’il faut pour exprimer leurs peurs, leurs besoins et les solutions qu’ils imaginent pour construire ensemble quelque chose de nouveau, je passais à côté de l’essentiel. »
Une marche plus loin, l’école-collège St-Joseph de Mer, à 20 km au nord-est de Blois, a initié, avec le fort soutien de l’Apel et l’appui de la direction diocésaine, une première formation convergente autour d’un travail sur les valeurs en tant qu’éducateur. Trois temps de rencontre ont été organisés en 2012 et 2013, où personnels éducatifs et parents se sont retrouvés « autour de la vision positive d’une coopération pour éduquer l’enfant au cœur de notre cohérence éducative », indique Alain Le Pivain, le directeur du collège. Avec en ligne de mire, un rêve : l’écriture d’une charte de bienveillance par tous les acteurs de l’établissement.