Mis à jour le : 29 avril 2024 / Publié le : 24 avril 2019

« Les professeurs m’ont appris à ne jamais baisser les bras »

La troisième édition de la Journée du handicap et des fraternités du lycée Blanche-de-Castille, à Fontainebleau (77), s’est tenue le 14 mars dernier. Rencontres avec des associations, projections de films et animations ont permis de sensibiliser les jeunes de cet établissement attentif à toute forme de fragilité. À l'issue de cette journée, six lycéens confient leurs impressions.

Mireille Broussous

Éva, Léa et Guillaume @MB

Léa, 17 ans, 2de MRCV (Métiers de la relation au client et à l’usager) : Je suis très impliquée dans cette journée. Mon père est devenu handicapé suite à un accident et il est présent ici aujourd’hui. Ce temps fort permet d’attirer l’attention sur la complexité de la vie quotidienne des personnes handicapées et la nécessité d’aller plus loin dans la réalisation d’aménagements qui leur permettent tout simplement de vivre à peu près normalement. Pour ma part, je suis dyslexique mais j’ai fait de cette difficulté une force. Je suis la première de ma classe. Ici, les professeurs m’ont appris à ne jamais baisser les bras.

 

Guillaume, 18 ans, 1re STMG (Sciences et technologies du management et de la gestion) : Lorsqu’on nous a demandé si on voulait parrainer des personnes handicapées tout au long de cette journée, j’ai tout de suite été volontaire. J’avais envie d’être actif. J’ai découvert que le handicap peut revêtir des formes très diverses. Certains sont visibles, d’autres non, mais leur impact sur la vie de tous les jours peut être aussi fort.

 

Eva, Clara, Fanny, Léa, Cyril, Guillaume @MB

Emma, 17 ans, Tle STMG : J’ai participé à la confection de crêpes. Les fonds que nous parviendrons à récolter grâce à leur vente seront redistribués à deux associations : Un bouchon, un sourire (qui recycle les bouchons en plastique usagés) et ELA (Association européenne contre les leucodystrophies). J’avais envie de m’investir même si je trouve que l’on parle de plus en plus du handicap et que des progrès importants ont été réalisés, notamment dans les transports.

 

Tiffany, 18 ans, Tle ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne) : Dans notre section, nous sommes très attentifs à la question du handicap car dans notre futur métier, nous serons nécessairement amenés à nous occuper de personnes en souffrent. Globalement, je trouve les lycéens assez peu sensibles à cette cause. Il faut dire que les établissements qui organisent de telles journées sont rares.

 

Clara, 18 ans, Tle ASSP : Au lycée, il y a des lycéens qui souffrent d’un handicap. Cela ne les empêche pas d’avoir des amis. Des AVS (Auxiliaires de vie scolaire) les aident quand c’est nécessaire et les enseignants sont attentifs. Pour ma part, je suis dyslexique. Les enseignants ne m’ont jamais laissée tomber. Et toute la classe se montre solidaire avec ceux qui ont ce type de trouble.

 

Cyril, 17 ans, en 1re SPVL (Service de proximité et vie locale) : J’ai été très impressionné par le courage de Martha Kayser, venue témoigner, sur sa vie avec son mari polyhandicapé. Par ailleurs, Philippe Durieu, l’ancien champion de France handisport de tennis de table qui est venu aujourd’hui, fait preuve d’une force morale et physique incroyable. Au tennis de table, il a battu tous les lycéens qui l’ont affronté.

Un lycée où les troubles dys n'empêchent pas d'être en tête de classe

À l’entrée du lycée technologique et professionnel Blanche-de-Castille à Fontainebleau (77), en ce 14 mars 2019, les représentants d’associations liées au handicap arrivent en petits groupes. Ils sont accueillis par des lycéens chargés de les guider dans l’établissement tout au long de la journée. Pour cette Journée du handicap et des fraternités, nombre d’entre elles ont accepté d’intervenir, comme Petits Princes qui aide les enfants malades à réaliser leurs rêves, Chien guides d’aveugles ou encore ADD Autiste. Des personnes handicapées sont aussi venues témoigner.

Tout au long de la journée, les élèves ont pris part à diverses activités : projection de films de fiction, rencontres, participation à des ateliers. Parmi eux, le jeu de Kim qui consiste à identifier des objets ou des aliments les yeux bandés – ou des quiz autour du handicap. Des stands permettant de découvrir l’audiodescription et les risques liés à un environnement trop bruyant, des parcours sportifs en fauteuil roulant étaient aussi proposés.

À l’origine de cette journée, lancée il y a trois ans, un constat : 10 % des élèves de l’établissement sont atteints de troubles de l’apprentissage (dyslexie, dyspraxie...). « Jusqu’à ce que ces journées soient organisées, ils étaient conscients de souffrir d’une forme de handicap mais ne savaient pas comment en parler avec leurs camarades de classe. Désormais, ils abordent la question plus simplement », explique Alexandra Drioux, directrice adjointe du lycée.

Tout est fait pour que ces troubles « dys » n’entravent pas leur épanouissement : ordinateurs adaptés, AVS (Auxiliaires de vie scolaire), enseignants formés et intransigeance de l’équipe vis-à-vis de toute forme de moquerie ou début de harcèlement. Dans l’établissement, ceux qui souffrent de ces troubles ont retrouvé confiance en eux et… sont souvent en tête de classe.

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