Mis à jour le : 15 mars 2021 / Publié le : 9 mai 2017

Les 24 heures du numérique

La 7ème édition de l’université de printemps de l’Enseignement catholique d’Alsace a été consacrée cette année, du 31 mars au 1er avril 2017, aux usages pédagogiques du numérique. Des conférences et temps d'ateliers ont été suivis par quelque 130 participants, au séminaire de Jeunes de Walbourg, tandis qu'une cinquantaine d'élèves ont planché toute une nuit sur des défis informatiques.

Jean Thomas

Le directeur diocésain d'Alsace, Patrick Wolff, au micro aux côté de chefs d'établissements et de responsables Tice, au cours d'un débat animé par Dominique Campana, formateur à l'ECM, spécialiste du numérique, le 31 mars 2017.

Le Laboratoire pédagogique de l’enseignement catholique d'Alsace, piloté par Dominique Berion (Chef d’établissement au Sonnenberg de Carspach) se charge chaque année d’organiser ce temps de travail et de réflexion de fond qui s’adresse à l’ensemble de la communauté éducative des 34 établissements catholiques de la région. Après la relation parents- professeurs, les neurosciences et les intelligences multiples il s'est intéressé cette année au numérique à l’école.

Pour cette édition 2017, Patrick Wolff, directeur diocésain de l’enseignement catholique d’Alsace, avait la joie d’accueillir une pointure dans le domaine : Dominique Campana. Ce dernier n’est pas étranger en Alsace. Il y dirigeait le collège Saint Jean à Colmar, il y a fait rentrer pleinement le numérique au service de la pédagogie. Il adapté son expérience Colmarienne dans l’Institution St Charles à Vienne (Isère). Aujourd’hui, il est responsable de formation dans l’Ecole des Cadres Missionnés, l'institut de formation de l’Enseignement Catholique de France pour tous ses cadres.

Dès vendredi 31 mars au soir, dans son ouverture, il a tenu les 130 participants en haleine. « Nous nous retrouvons aujourd’hui pour parler de la pédagogie dans un univers numérique, autour de l’innovation en matière pédagogique, ou peut-être plus largement autour de l’innovation en matière pédagogique. Avec humour il parlait de l’innovation comme d’une machine à laver… L’adoucissant qu’on y met, c’est tout ce qui fait la qualité de la relation. La lessive fait apparaître sous un jour nouveau ce qui ne nous apparaissait plus. Le linge qui rentre et sort de la machine est le même. En pédagogie, il n’y a pas de rupture, il y a de la transformation accompagnée, c’est à cela que nous vous invitons. Nous vous invitons à découvrir l’ «après» et à ré-enchanter ce qui fait notre quotidien dans nos établissements.»

Pendant que les jeunes se lançaient dans un défi numérique de 24 heures (lire ci-contre), les adultes, éducateurs, professeurs, parents ou chefs d’établissement, ont pu participer à cinq ateliers différents pour expérimenter des projets innovants. Diverses propositions avec la tablette ont été étudiées : création d’un journal TV, apprendre à coder avec des drones, créer des BD, quand la tablette remplace le cahier… Des applications ont également été testées : OneNote, Book Creator, des outils pour la réalisation de capsules vidéo…

Une table ronde a mis en valeur la pertinence et la chance du Numérique.
Dolores Latosinski, professeure d’histoire géographie en Haute Savoie, engagée depuis 3 ans dans des expériences pédagogiques utilisant le numérique, ainsi que la classe inversée, invitait notamment à lever les appréhensions:  « La tablette est un outil de plus qui nous rapproche de nos élèves comme jamais. N’ayez aucune crainte, malgré l’outil nouveau, le projet pédagogique de l’établissement reste. »

Patrick Wolff, dans son rôle de directeur diocésain précisait : « Professionnellement mon champ d’action est celui du bien commun. Le sens pour moi est celui de notre projet. Le numérique c’est un projet, C’est une culture (manière de vivre) qui doit être mis au service de ce que nous vivons. La seule bonne attitude face au numérique, c’est la confiance. Le numérique peut être un très bon moyen pour travailler la différenciation et l’attention à la fragilité.

« Aujourd’hui on parle de Tsunami du numérique. Je n’aime pas ce terme qui donne l’impression que ca va être dévastateur. Je préfère révolution ou évolution. Chaque transformation amène son lot de positif ou de moins positif. Quand les enseignants ont des craintes, je dirai qu’il faut les envoyer en formation.»

Patrick Wolff, directeur diocésain

Le projet éducatif de l’Enseignement Catholique consiste à aider les jeunes à être libres et responsables. Le numérique rentre aussi dans cet objectif si l'on reste vigilant à ce qu'il ne génère pas de nouvelles inégalités a insisté le directeur diocésain, concluant son propos sur un éloge du doute: « Le vrai croyant a des moments de doute. Il est important de ne pas faire du numérique une doctrine et une religion absolue. »

Dolorès partageait cette conviction : « Le numérique n’est pas l’outil qui nous provoque mais sa manière de l’utiliser et les transformations qu’il opère. Attention aux dangers du numérique, ceux liés aux réseaux sociaux. Nous avons le devoir de former les jeunes à leur utilisation. »

Cette 7ème université de printemps, riche de réflexion et d’expériences nouvelles, a invité les participants à prolonger quelques pistes innovantes résumées par Dominique Campana : « Penser informatique, lorsque l'on pense projet; Valoriser l’apprentissage « Hybride », informel, voire à distance; Le tout sans négliger l’apprentissage par argumentation et un apprentissage incarné, qui fait appel aux intelligences multiples… »

Une nuit de défis numériques pour les élèves

DDEC67« Nos jeunes sont de véritables ressources dans nos établissements et pour nos établissemenst! » a lancé Dominique Campana, formateur animateur des 24 heures du numérique de l'enseignement catholique d'Alsace, se félicitant de leur participation à cette manifestation. En effet, 48 collégiens et lycéens de divers établissements catholiques alsaciens ont relevé une nuit entière des défis autour de l’école de 2100.

Programmation, réalisation vidéo, création de systèmes automatiques... Chaque équipe et ses enseignants et encadrants, avec ses compétences et sa créativité, ont rivalisé d'ingéniosité pour présenter, durant la journée du samedi une série de réalisations innovantes. Pour une aventure riche en découvertes techniques et humaines!

Prix et participants:

Des élèves de troisième des collèges Notre Dame de Sion, de Ste Anne, du Collège St Etienne de Strasbourg et de St Joseph de Rouffach ont concouru.
Dix équipes de lycéens  : Séminaire de Jeunes de Walbourg, école Jeanne d’arc à Mulhouse, Collège St André à Colmar, de Ste Philomène à Haguenau et de Ste Clotilde à Strasbourg.

Pour le collège, St Joseph de Rouffach a gagné le premier prix, suivi de Notre-Dame de Sion à Strasbourg.
Le premier prix lycéen est revenu à Don Bosco de Landser, et le second à l’une des équipes de Ste Clotilde (Strasbourg).
Deux prix « coups de coeur du public » ont été remportés par les lycéens de Ste Philomène (Haguenau) et St André (Colmar).

 

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