Mis à jour le : 2 mars 2021 / Publié le : 28 juin 2016
L’éducation artistique et culturelle : une logique de parcours et de partenariat
Dans le Val-d’Oise, le collège Saint-Charles de Cormeilles-en-Parisis travaille avec l’Abbaye de Maubuisson. Ce site d’art contemporain sert de support à un projet d’éducation artistique et culturelle (PEAC) décliné en arts plastiques, français, histoire et technologie.
Par Virginie Leray
« Impliquer les collégiens dans un projet artistique qui fédère plusieurs classes et enseignants », c’est le défi relevé par Dominique Barbe, enseignante d’arts plastiques au collège Saint-Charles, à Cormeilles-en-Parisis (95) et coordinatrice d’un projet d’éducation artistique et culturelle (PEAC) mené en lien avec l’Abbaye de Maubuisson (95). Il s’inscrit dans le cadre d’une exposition du plasticien Régis Perray qui, jusqu’en juin, transforme en « jardin fleuri » l’ancien monastère cistercien, devenu site d’art contemporain.
En ce début d’année scolaire, les élèves de 3e découvrent les premiers l’installation, en présence de l’artiste. Aussi impressionnés qu’intrigués, ils déambulent, le long des rangées d’assiettes de porcelaine peintes qui composent, pour l’occasion, le parterre floral de la « salle des religieuses ». Maquette de chapelle, oeuvres en matériaux de récupération, hommage posthume aux moniales, jusqu’à cette insolite marqueterie circulaire, à lustrer par les visiteurs chaussés de patins… L’exposition réserve bien des surprises et les questions des élèves fusent ainsi que des analyses et ressentis esthétiques pertinents. Les ateliers de pratique artistique animés durant l’année au collège par Régis Perray permettent aux élèves de poursuivre cette aventure. « J’aime amener les jeunes à s’affranchir de la tyrannie du format A4 ! Mais aussi témoigner de ma foi, de mon engagement artistique et même de mes quatre redoublements… pour les inciter à trouver les moyens de se réaliser », confie-t-il.
C’est dire si les élèves, qui ont interviewé Régis Perray et filmé son exposition avec leur tablette, auront matière à faire son portrait en cours de français. Car un PEAC se déploie en interdisciplinarité, sur plusieurs niveaux (6e, 5e, 3e) et convoque le numérique. Ainsi, si Dominique Barbe explore, selon les classes, les thématiques de la collection, de la place de l’objet dans l’histoire des arts ou de la mise en scène spatiale des oeuvres, ses collègues s’impliquent aussi. Les promenades animées par un conteur dans le monastère et son parc, permettent à l’enseignant d’histoire d’aborder la puissance économique, sociale et intellectuelle de l’Église dans l’Occident médiéval. Enfin, en technologie, les élèves étudient des notions d’architecture et d’agencement.
Autant de thèmes qui seront aussi abordés lors d’une visite de l’Abbaye de Royaumont voisine. Le 18 juin prochain, une journée de restitution permettra de présenter ce travail à l’ensemble de la communauté éducative. D’ici là, le site Internet de l’établissement (1), qui propose aussi un agenda culturel, fait état de l’avancement de ce work in progress collectif.
Des PAC au PEAC
Les classes à PAC ont vécu. Vive les PEAC (parcours d’éducation artistique et culturelle) pour tous ! La refondation de l’École invite les enseignants de chaque matière à enrichir le parcours d’éducation artistique et culturelle, filé du primaire à la terminale, par des partenariats avec les acteurs culturels locaux. Objectif : développer la créativité des élèves et les initier à la diversité du patrimoine culturel comme à l’art contemporain. Ces projets, interdisciplinaires et interclasses (à déposer dans les services académiques) peuvent bénéficier d’une participation versée en fin d’année et sur justificatif. Pour Saint-Charles, les visites et ateliers artistiques devraient être pris en charge par ce biais, tandis que le transport des élèves et de l’artiste reste à la charge de l’établissement. « L’effort humain et financier n’est pas négligeable pour notre structure de 350 élèves… mais il est en cohérence avec notre projet d’établissement qui vise l’épanouissement des jeunes », explique Nicolas Groult, le directeur de Saint-Charles.