Mis à jour le : 3 octobre 2019 / Publié le : 25 septembre 2019

Le bien-être scolaire : une visée partagée

Les psychologues de l’enseignement catholique, réunis à Lyon (69) pour leur session annuelle, du 18 au 20 septembre 2019, ont suivi une formation certifiante sur la souffrance scolaire pour étoffer le panel d’outils à leur disposition.

Penser autrement les situations de souffrance scolaire. C’est la proposition faite par l’Association nationale des psychologues de l’enseignement catholique (Anpec), lors de sa session de formation annuelle qui s’est tenue à Lyon (69) du 18 au 20 septembre 2019. Dans un format resserré – trois jours au lieu de quatre –, l’Anpec a privilégié une formation certifiante en prise directe avec les interventions de terrain où une seule intervenante conduit les travaux et délivre une attestation à leur issue. Marie Quartier, psychopraticienne spécialiste du harcèlement scolaire a animé la session, en proposant une approche systémique inspirée de l’école de Palo Alto qui alternait apports théoriques et analyses d’entretiens filmés. Les participants ont pu ainsi explorer différents moyens d’agir sur l’environnement global (familial et scolaire) de jeunes reçus en entretiens individuels.

Parmi les stratégies évoquées, la manière de « faire alliance » avec des élèves porteurs de symptômes (décrocheurs, phobiques…), adressés par leurs enseignants ou leurs parents, sans qu’ils ne soient eux-mêmes en demande d’aide ou de changement. « La souffrance scolaire nécessite la reconnaissance d’une part de violence institutionnelle. Cela impose au thérapeute, comme aux enseignants, d’oser aller au-delà de la bienveillance », a insisté la formatrice. Des propos qui ont invité l’assistance à réfléchir à la juste distance au patient, dans le cadre d’un travail nécessairement partenarial.

Pour Marie-Agnès Brethé, présidente de l’Anpec, « il s’agit de prendre du recul et d’étoffer notre boîte à outils pour nous adapter à la diversité des contextes. Nous sommes de plus en plus sollicités sur des questions de bien-être et de mal-être à l’école, pour les élèves comme pour les équipes ».

Les membres de l’Anpec poursuivront leur réflexion, le 20 novembre prochain à Paris, lors d’un colloque qui interrogera leur rôle auprès des élèves, à la fois dans leur construction et l’élaboration du lien à l’autre.

Savoir plus
« Bien-être à l’école – Être bien à l’école », co-organisé par l’Anpec et les associations représentant les psychologues de l’Éducation nationale (AFPEN, APSYEN), avec le concours de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), à la Bourse du Travail, à Paris.

 

Au service de l’institution

Avec 130 adhérents très investis, l’Association nationale des psychologues de l’enseignement catholique affiche un beau dynamisme. Organisme de formation reconnu (enregistré au Datadock), l’Anpec aborde avec une relative sérénité les bouleversements du paysage de la formation, où elle intervient notamment pour la gestion de crise. L’association se prépare aussi à participer aux négociations en vue de la réécriture de la convention collective. L’Anpec poursuit, par ailleurs, ses coopérations décloisonnées avec le département Éducation du Sgec (Séminaire intermissions, Programme de protection des publics fragiles) et l’Ugsel. Mais aussi avec les directeurs diocésains qui ont nommé cette année pour la première fois un référent pour l’Anpec : Jean-Pierre Bonnet, délégué épiscopal d’Orléans-Bourges. Il contribuera à faciliter les échanges entre l’association et ses confrères, notamment en assurant la promotion des services diocésains de psychologie qui permettent l’intervention dans les établissements de praticiens partageant les valeurs et le projet de l’enseignement catholique. Or, ce service intégré ne prévaut pas encore partout. À Lyon, par exemple, le collectif des psychologues reste un partenaire extérieur mais très investi. Gilles de Bailliencourt, le directeur diocésain, a d’ailleurs salué, le 18 septembre dernier, « l’efficacité et la réactivité » de ces professionnels qui ont « su donner aux chefs d’établissement le réflexe de faire appel à leur expertise plutôt que de gérer eux-mêmes les situations délicates ».

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