Mis à jour le : 27 septembre 2023 / Publié le : 22 septembre 2023

La FEP fait bannière commune avec le Sgen

L’union fait la force… et dans l’adversité, mieux vaut se serrer les coudes. D’où cette première conférence de presse de rentrée commune des deux syndicats de représentant l’enseignement scolaire de la CFDT : la FEP pour le privé et le Sgen pour le public. Leur offensivité se veut à la hauteur de leur défiance et de leurs inquiétudes, cristallisée autour du Pacte.

Déception, démotivation… Les enseignants ont le moral en berne selon les syndicats Éducation du privé et du public de la CFDT qui ont tenu pour la première fois une conférence de presse de rentrée commune. « La déconnexion entre l’institution et la réalité du terrain s’accroît dangereusement », estime Laurent Lamberdière, président de la FEP, qui en veut pour preuve le nombre croissant de démissions, liées aussi selon lui dans le privé au manque de perspectives d’évolution de carrière, les détachements y restant impossibles.

Cible principale des deux syndicats : le Pacte, vécu comme une provocation, comme l’a résumé Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT : « Le doublement de l’Isae-Isoe pour tous est insuffisant : il faudrait au moins le tripler de manière inconditionnelle, ce qui ne semble pas dans les intentions du ministre qui ne parle qu’au passé du sujet de la revalorisation alors que pour les enseignants, le dossier est loin d’être clos puisque le compte n’y est pas. Elle ne sera pas au menu du prochain cycle de concertation annoncé par le plan Attal sur "l’attractivité et reconnaissance" alors que c’est la cause principale de la désaffection du métier, bien plus que la nouvelle refonte de la formation initiale envisagée par le ministre. »

Sgen et FEP pointent même tous deux un effet contre-productif du Pacte : selon eux, il vient déstabiliser les projets préexistants en priorisant les remplacements de courte durée et en incitant les enseignants ne voulant pas entrer dans cette logique du travailler plus pour gagner à se désinvestir de projets. La surcharge horaire des profs ayant pacté réduit enfin d’autant le vivier des volontaires pour les missions de tuteurs et de professeurs principaux.

Le Sgen a d’ailleurs insisté sur le fait que la pénurie enseignante était bien plus importante que celle évoquée par le ministre dans le public, s’ajoutant au manque massif d’AESH pour dégrader les conditions d’enseignement. Quant au Conseil national de la refondation, il a été fustigé pour son manque de transparence avec une absence de visibilité sur les projets retenus et les budgets alloués.

L’autre grand point de crispation est sans surprise l’annonce d’un objectif de 100% de formation continue à réaliser hors temps scolaire qui, selon le Sgen cause déjà une chute de 30% des volumes de formation initialement prévus cette année.

Pour Laurant Lamberdière, c’est l’une des nombreuses injonctions contradictoires qui contribuent à l’usure professionnelle des enseignants : « On voudrait davantage de départ en formation mais on pose cette contrainte énorme. On veut mettre l’accent sur l’aide à l’orientation mais on supprime les 5 minutes consacrées à cette question de l’oral du bac. On consent au report des épreuves du bac sans pour autant nous donner les moyens de vraiment reconquérir le mois de juin… »

Parmi les revendications propres au privé : la FEP a regretté une prise de contact tardive avec le ministre, « le 25 septembre, après tout le monde » ce qui l’a notamment empêché d’être consultée sur le plan Harcèlement. Laurent Lamberdière a aussi déploré des classes surchargées et réclamé la création d’un corps de remplaçants pour le privé.

 

 

Le Baromètre de la FEP

 

Selon un baromètre réalisé par la FEP auprès de 800 de ses adhérents, 73% des répondants n’ont pas pacté. Ceux qui l’ont fait l’expliquent pour des raisons financière (65%) et pour faire reconnaître des missions déjà exercées (61%). Les enseignants ont majoritairement pacté pour des RCD, puis dans l’ordre, pour des missions d’innovation pédagogique, pour l’accompagnement des élèves à besoins éducatifs particuliers ou pour l’accompagnement à la découverte des métiers et pour les stages de réussite. Les missions concernant les remédiations ciblées, l’insertion professionnelles, les dispositifs post bac pro restent anecdotiques.

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