Mis à jour le : 3 juin 2025
Bordeaux – Immersions inspirantes
Le 14 mai dernier, les 300 participants au Forum de l’Enseignement catholique d’Aquitaine organisé à Bordeaux ont pu enfiler des casques de réalité virtuelle pour découvrir des initiatives inclusives, s’immerger dans une classe dédiée à la CUA, ou encore manier les mallettes élaborées par la DDEC de Gironde pour les troubles du spectre autistique, dys et de l’attention.

Plus de trois cents personnes de la ommunauté éducative des cinq DDEC d’Aquitaine se sont retrouvées le 14 mai dernier sur le Campus François-d’Assise de Bordeaux pour les vingt ans de la loi Handicap. « Loin d’être injonctifs, notre ambition ce jour-là était d’être inspirants ! », souligne Aurélie Leblond, adjointe à la direction de l’Enseignement catholique de Bordeaux. Pour ce faire, des conférences ont été organisées, avec notamment l’intervention de Pascale Toscani, docteure en psychologie cognitive et chercheure associée à l’université Paul-Valéry de Montpellier, qui a présenté comment la compréhension du fonctionnement du cerveau peut aider à inclure et à accompagner les élèves en difficulté. D’autres interventions ont porté sur la construction de projets inclusifs sur Ipad et sur l’IA au bénéfice de la différenciation.
Sept kiosques inspirants
Outre ces conférences, le Campus a proposé sept kiosques d’établissements innovants en matière d’inclusion scolaire, dont trois étaient accessibles par des visites virtuelles à l’aide de casques de réalité augmentée (matériel issu du dispositif Effata – Écosystème pour la formation de formateurs appliquée à la transformation des acteurs – mis à disposition par l’Isfec de Nouvelle-Aquitaine). Les visiteurs ont ainsi pu se promener virtuellement dans la cour d’école Saint-Seurin de Bordeaux : celle-ci a revu l’organisation de la pause méridienne, avec des espaces de lecture, de sport et du tutorat entre élèves, ce qui a permis de diminuer les cas de violences et de harcèlement, et a parallèlement favorisé une meilleure concentration des élèves. Un dispositif inclusif pour la réussite de tous.


Les visiteurs ont également pu découvrir à l’aide de casques 3D l’espace Snoezelen de l’école Saint-Étienne, à Saint-Estèphe (33), membre du réseau des Apprentis d’Auteuil : cette pratique de stimulation multisensorielle issue des Pays-Bas permet d’éveiller et de canaliser la sensorialité des enfants dans une ambiance sécurisante à l’aide de lumière tamisée, de musique douce, ou encore d’un matelas d’eau chauffant (cf. ECA n° 417, p28 ).
Pour déconstruire les représentations sur les Itep (Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques) qui accueillent des jeunes affectés de troubles du comportement, les casques de réalité virtuelle ont également permis de visiter l’un de ces établissements.
Parmi les autres kiosques, le collège Lestonnac de Carignan (33) a de son côté fait part de l’annualisation du temps scolaire mise en place pour structurer la journée sur la base de quatre cours par jour d’une durée allongée (1 h 30) pour respecter la chronobiologie des élèves et des enseignants. Un dispositif qui s’accompagne de la présence au sein de l’établissement de six orthophonistes, en lien avec les enseignants, facilitant les rendez-vous pour les familles.
Autre initiative dans le domaine de la gestion du temps, celle de l’ensemble scolaire du Mirail, à Bordeaux : celui-ci propose depuis plus de vingt ans des matinées consacrées aux apprentissages scolaires (8 h 30-14 h) et des après-midis dédiées à des ateliers.
L’ensemble scolaire bordelais Saint-Joseph-de-Tivoli, sous tutelle jésuite, a quant à lui présenté ses deux classes externalisées à l’école et au collège, pour les élèves de l’IMP (Institut médico-éducatif) Saint-Joseph. Deux jours par semaine des élèves du 1er degré et du collège de l’IMP Saint-Joseph, accompagnés par des éducatrices et des enseignantes, sont accueillis dans l’école et le collège Tivoli.
Enfin, l’établissement Saint-Joseph de Blanquefort (33), du réseau des Apprentis d’Auteuil, a partagé l’accueil de mineurs non accompagnés de dizaines de nationalités différentes, scolarisés dans son collège et son lycée professionnel, dans son UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants).
Matériel dédié à l’accessibilité universelle
Ce parcours parmi les kiosques se terminait par une reconstitution d’une salle de classe, dédiée à la l’accessibilité universelle, et dotée de matériel pouvant être utilisé de la maternelle à l’enseignement supérieur. Des étiquettes indiquaient l’origine, le coût et l’intérêt pédagogique du mobilier et du matériel exposé. « Cela visait à montrer que contrairement à ce que l’on croit souvent, le coût de l’accessibilité peut être abordable » souligne Aurélie Leblond.
Enfin, les visiteurs ont pu découvrir les mallettes pédagogiques inclusives, financées par la société Cap English et inspirées de la mobilité Erasmus au Québec de la DDEC de Gironde en novembre dernier, contenant des casques anti-bruit, des réglettes de lecture, des objets déstressant, une sélection de livres… Trois mallettes ont été conçues, pour répondre à différents types de besoins : une pour les élèves avec troubles du spectre autistique (TSA), une pour les élèves dys (dyspraxie, dyslexie, etc.), une pour les troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité. Une quatrième mallette vise à faire vivre aux enseignants l’expérience d’un élève dys, afin de susciter la prise de conscience et adapter les pratiques pédagogiques. Une journée de partage d’outils et d’expériences qui fera infuser l’inclusion au bénéfice de tous les élèves d’Aquitaine.
