Enquête OCDE : les enseignants se sentent utiles, mais peu reconnus

Si l’engagement au travail reste élevé, la motivation elle, est en berne : 13 % des enseignants regrettent d’avoir choisi ce métier et 40 % se demandent s’ils n’auraient pas dû en choisir un autre, en hausse de 15 points depuis 2018. Les facteurs sont multiples : une formation initiale et continue jugée peu pertinente, une rémunération insuffisante et une surcharge administrative source de stress. Ainsi, 40 % des enseignants au collège et 46 % au primaire disent se sentir stressés et bien que l’impact négatif du travail sur la santé soit en baisse depuis 2018, il reste supérieur à la moyenne européenne. Par ailleurs, 78 % au collège et 76 % au primaire déclarent que plus de 10 % de leurs élèves sont en difficulté, un record mondial. Si le temps de travail reste stable et comparable à la moyenne européenne, les enseignants français passent néanmoins beaucoup de temps à corriger les copies, là encore un record en primaire. Malgré tout, neuf enseignants sur dix disent se sentir souvent heureux lorsqu’ils enseignent. Un appel aux institutions à mieux reconnaître et valoriser un engagement qui reste intact.

Les chiffres indiquent aussi une piste d’action possible : favoriser la coopération pour son impact sur la cohésion d’équipe, le climat scolaire, le bien-être et la réussite des élèves. La marge de progression est importante : moins de la moitié des enseignants français pratiquent le co-enseignement, la co-animation ou l’observation de cours. Des pratiques coopératives à investir davantage, d’autant qu’elles contribuent aussi à l’épanouissement professionnel. A noter qu'elles s'exercent aussi avec bonheur en direction des parents comme le montre l'enquête du dernier ECmag sur la co-éducation dans l'Enseignement catholique.