Mis à jour le : 1 septembre 2016 / Publié le : 16 novembre 2015
Attentat du 13 novembre 2015- Allocution du secrétaire général de l’enseignement catholique- 16 novembre 2015
La France que nous aimons, la France dont nous sommes les enfants, c'est une France de liberté, de culture et de bonheur de vivre. Et cela, personne ne peut nous l'enlever. Ne laissons personne croire qu'il pourra nous l'arracher.
Les victimes des attaques terroristes du 13 novembre assistaient à un concert, ou prenaient un verre entre amis à la terrasse d'un café : elles partageaient l'un de ces innombrables petits moments de joie qui font la beauté de la vie. L'un de ces moments qui font du bien parce qu'ils sont des moments de gratuité collective. Parce qu'ils sont vécus ensemble.
C'est pourquoi, à ceux qui voudraient nous imposer leur guerre prétendument sainte, nous devons opposer notre paix. Une paix qui ne relève ni de l'aveuglement, ni de la naïveté. Une paix fondée sur notre volonté de répondre à la violence par la fraternité, à la barbarie par la culture, à la haine par la communion.
Dans un entretien donné précisément le 13 novembre au quotidien « La Croix », le père jésuite Alain Thomasset affirme ceci, qui me semble profondément juste : « Pour vivre, la démocratie n'a pas seulement besoin de normes ou de règles. Il faut aussi que celles-ci soient désirables. La démocratie a besoin d'une énergie culturelle qui donne envie aux gens de vivre avec les autres, qui alimente le goût des autres ». Et, dans le communiqué qu'il a publié au matin du samedi 14 novembre, le Cardinal Vingt-Trois, archevêque de Paris, formule ce vœu : « Face à la violence des hommes, puissions-nous recevoir la grâce d'un cœur ferme et sans haine. Que la modération, la tempérance et la maîtrise dont tous ont fait preuve jusqu'à présent se confirment dans les semaines et les mois qui viennent ; que personne ne se laisse aller à l'affolement ou à la haine. Demandons la grâce d'être des artisans de paix. Nous ne devons jamais désespérer de la paix, si on construit la justice ».
Ce matin, nous sommes tous dans la tristesse… Nous pensons aux victimes, à cette ancienne élève du lycée Rocroy-Saint-Léon, à ce jeune professeur d'Anglais du lycée Saint Michel de Picpus, à cette mère d'élève du Lycée Carcado-Saisseval, à ce père d'élèves du collège Saint Augustin, à tous les autres. Nous pensons à leurs familles, à leurs amis. Parce qu'il est des circonstances face auxquelles seuls le silence et la prière ont encore du sens, offrons-leur ensemble notre silence et notre prière.
Mais rappelons-nous bien que les vraies armes sont celles des artisans de paix. Et sachons, tous ensemble, cultiver ce « goût des autres » qui doit plus que jamais nous réunir.