Aider la planète à notre échelle

Cette année encore, plusieurs classes du collège François-d’Assise, à Roanne (42), se sont distinguées lors du challenge développement durable organisé par Ma Petite Planète. Relever les défis écologiques du quotidien proposés par cette jeune structure a permis à cet éco-collège d’accélérer sa transition environnementale.
Repérée par l’OIEC, Ma petite Planète pourrait devenir prochainement un de ses partenaires.

Clara Tran

L’objet bleu et blanc trône dans la salle de classe : c’est une gourde « sans bisphénol, ni phtalates, ni toxines », précise Camille, élève de 6e au collège François-d’Assise, à Roanne (42). Cette gourde symbolise un double triomphe : l’engagement écologique des élèves et leur réussite lors de la dernière édition du challenge Ma Petite Planète (MPP) qui s’est déroulée du 11 mars au 2 avril 2024. Quatre classes du collège François-d’Assise se sont hissées dans le top 10 mondial, sa 6e C ayant même décroché la première place. Ces trente élèves ont réalisé 1 290 défis en trois semaines, une prouesse qui emplit de fierté Julien Dumon, enseignant d’EPS et bénévole de l’association MPP : « La participation au challenge a transformé notre communauté scolaire. Non seulement cela a sensibilisé nos élèves à l’importance de la gestion environnementale, mais cela a aussi favorisé un sentiment de responsabilité collective envers notre planète. »

Des défis adaptés et motivants

En seulement quatre ans, l’association Ma Petite Planète a révolutionné la manière dont la sensibilisation à l’environnement est abordée en milieu scolaire. Évitant la morosité des discussions habituelles sur l’écologie, les fondateurs – Mathilde Hebert, Clément Debosque et Christian Nallatamby – ont conçu un challenge stimulant, mobilisant des millions de jeunes à travers le monde. « L’idée est vraiment de miser sur le côté ludique et convivial des challenges pour mobiliser le plus grand nombre de jeunes », explique Daphné de Malezieux, chargée de mission en affaires publiques MPP scolaire. Et le succès est là : l’association déploie aujourd’hui son jeu sur tous les continents et pour tous les niveaux, de la maternelle au lycée, public et privé confondus.

Camille Loiseau, enseignante de SVT qui a accompagné les 6es lors des défis, est admirative : « Ce qui m’a impressionnée, déclare-t-elle, c’est de voir à quel point les défis étaient bien adaptés aux âges et aux intérêts des élèves. » Parmi les quarante challenges à réaliser, il y a « Finir son assiette ou garder les restes pour plus tard, afin de limiter le gaspillage alimentaire » ou encore « Réaliser un roman-photo individuellement ou en groupe sur un écogeste pour lutter contre la pollution plastique ». En phase avec les objectifs de développement durable des Nations Unies, le programme renforce la collaboration, la pensée critique et la créativité. « Ces défis ne se contentent pas d’être amusants, diagnostique Julien Dumon. Ils nous poussent à réfléchir à nos actions et à développer de nouvelles compétences. »

 

Une expérience sociale et humaine

L’enseignant d’EPS se souvient d’une session de ramassage de déchets dans la ville particulièrement émouvante. Il raconte : « Une dame nous a interpellés depuis sa fenêtre et nous a donné dix euros pour nous remercier. Ma Petite Planète fait bien plus qu’enseigner des gestes écologiques au quotidien. C’est aussi une expérience sociale, un véritable échange humain. »

Au collège, la sensibilisation écologique est liée à la responsabilisation des élèves. Les éco-délégués, élus dans chaque classe, se réunissent régulièrement avec les enseignants. Ensemble, ils explorent des solutions et mettent en œuvre des initiatives concrètes au sein de l’établissement, comme la « Semaine verte » et les quatre semaines annuelles « anti-gaspi ». « On s’amuse surtout, raconte Mya, éco-déléguée. On ne fait pas d’efforts pharaoniques. On aide la planète à notre échelle. On n’est que des enfants »… Mais des enfants qui savent aussi se faire remarquer : cette année encore, leur établissement a reçu le prestigieux label Éco-Collège niveau Or, consacrant un nouveau paradigme où éducation et responsabilité environnementale se conjuguent.

Le plus dur : limiter les écrans

Kimeo

Au début, je n’étais pas très motivé, mais je me suis pris au jeu et à la fin, j’ai relevé tous les défis, c’est-à-dire quarante ! Avant ça, je n’avais jamais vraiment réalisé à quel point des petites choses, comme éteindre les lumières, pouvaient faire une différence. Pour moi, le plus dur a été de limiter mon utilisation des réseaux sociaux, spécialement TikTok, à moins d’une heure pendant cinq jours. Cette restriction m’a surpris par sa difficulté, mais elle m’a aussi fait prendre conscience de l’importance de se déconnecter pour moins polluer et mieux communiquer avec le monde autour.

 

Se renseigner sur les canons à neige

Emma

Ma Petite Planète m’a vraiment poussée à faire des choses inhabituelles. Pour un défi, j’ai dû rédiger un article sur un objet polluant. J’ai choisi les canons à neige, parce que c’était un sujet peu discuté mais très important étant donné le réchauffement climatique. Ce travail de recherche, qui a duré deux heures, m’a rendue fière.

Ecrire un poème en espagnol

Rémi

Notre collège est engagé dans des initiatives écologiques, alors c’est génial de se dire qu’on a pu avoir un impact encore plus positif avec les défis. J’ai beaucoup aimé devoir me débrouiller avec mon groupe, comme quand on a dû écrire un poème en espagnol. On ne parle pas espagnol alors avec mes camarades, on est allés au CDI pour travailler avec des dictionnaires et on l’a fait. Mais mon défi préféré a été réalisé seul. Il s’agissait de créer une banderole. J’ai dessiné des animaux, des panneaux solaires, et utilisé des sacs en carton pour la fabrication. Ce projet a demandé beaucoup de temps mais le résultat était très satisfaisant.

Imaginer la ville du futur

Camille

Pour moi, participer au jeu, c’était se donner à fond tout en s’amusant, sans perdre de vue l’objectif écologique. J’ai apprécié les défis qui ont stimulé ma créativité, notamment celui où nous devions imaginer la ville du futur. J’ai dessiné des maisons et des immeubles avec des toits pour collecter l’eau de pluie, en évitant l’utilisation du béton et en favorisant des matériaux plus durables. Ce projet a renforcé mon désir de voir des villes plus vertes.

Venir à l'école à vélo

Maxime

J’étais déjà sensibilisé à l’écologie grâce à ma famille, alors j’étais super content que le concours se déroule au collège. L’un de mes moments préférés a été lorsque nous avons collecté des déchets dans la ville. C’était surprenant de voir tout ce que nous avons pu ramasser : des mégots, une bouteille de champagne, et même une télévision ! Je me suis senti vraiment utile. J’ai aussi décidé de me rendre à l’école en vélo. Participer à Ma Petite Planète m’a non seulement permis d’agir pour l’environnement, mais aussi de découvrir des façons très simples d’intégrer des pratiques écoresponsables dans ma vie d’adolescent.

Devenir végétarienne

Lali

Certains défis ont été pour moi une source de bien-être. Par exemple, faire un câlin à un arbre m’a fait beaucoup de bien. Je vis à côté d’une forêt, qui est un peu une extension de mon jardin. Avant ce défi, je n’avais jamais pris le temps de serrer un arbre contre moi. J’ai également exploré la cuisine végétarienne et découvert des recettes de pancakes, galettes de légumes ou omelettes aux herbes, que j’ai préparées pour ma famille et mes amis. Ces expériences m’ont donné envie d’être végétarienne.

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