Salon des maires 2021: coup d’envoi

« On dit qu’il faut tout un village pour éduquer un enfant… c’est un peu le sens du pacte éducatif mondial auquel le pape François nous invite : il s’agit, à travers l’éducation, de développer une véritable fraternité, entre la famille et l’école, l’école et la commune et ses acteurs économiques ou associatifs… »

Comme l’a expliqué Philippe Delorme, son secrétaire général, c’est aussi dans cet esprit que l’Enseignement catholique participe, du 16 au 18 novembre, au Salon des maires où il entend témoigner de son attachement aux territoires et défendre une véritable équité pour tous les élèves et donc également entre enseignement privé et public.

C’est ce même idéal de fraternité qui oriente sa contribution au débat éducatif en cette année électorale. Car cette valeur, Philippe Delorme l'a rappelé, se trouve menacée par les risques de radicalisation.

Enfin, si le secrétaire général a salué les dernières grandes évolutions du système – réforme du lycée, abaissement de la scolarité obligatoire, essor de l’apprentissage, revalorisation salariale des enseignants, ré-association de l’enseignement catholique à la politique d’éducation prioritaire –, il estime qu’il y a « encore du chemin à parcourir en matière d’équité entre public et privé », notamment pour faciliter son implantation dans des territoires à forts besoins scolaires où il entend remplir pleinement sa mission de service public.

Alerte sur l’immobilier scolaire

Thibault Bazin
Député de Meurthe-et-Moselle

Yann Diraison
Adjoint au Secrétaire général de l’Enseignement catholique

Laurent Ducros
Directeur diocésain de l’Enseignement catholique de Nancy-Toul et Verdun

« Lorsque l’on sort de la gare de Lunéville, c’est la façade de l’établissement privé qui vous accueille sur la grand-place, comme une vitrine de la ville… Et ce n’est pas un cas isolé ! Or ce patrimoine remarquable ne répond plus aux normes actuelles de confort thermique ni d’accessibilité… Et si les communes ne peuvent pas payer pour rénover les églises, lorsque la question immobilière met en péril l’offre scolaire, il y a là un intérêt commun fort car l’enseignement catholique est parfois la seule offre scolaire, elle assure notamment le maintien de certaines filières professionnelles précieuses pour des territoires en déprise démographique » L’auteur de ce plaidoyer pour la préservation du patrimoine immobilier de l’Enseignement catholique n’est autre que le député de Meurthe-et-Moselle Thibault Bazin.

Saluant cet exposé, bien au fait de l’accumulation de freins et de contraintes qui grèvent les dossiers immobiliers de l’Enseignement catholique, Yann Diraison, adjoint au secrétaire général de l’Enseignement catholique, a renchéri en évoquant la situation ubuesque de « collectivités qui voudraient aider mais ne le peuvent pas, sous peine d’encourir des sanctions » et la double peine pour l’Enseignement catholique : « Comme la destination d’intérêt général de son immobilier n’est pas reconnue, il est taxé comme une entreprise commerciale… et son statut associatif le prive des aides dont peuvent bénéficier des particuliers… »

Les bâtiments de l’Enseignement catholique seront-ils reconnus comme relevant du bien commun avant que des choix drastiques n’imposent la fermeture de certains établissements trop vétustes ?

Rien de moins sûr selon Laurent Ducros, directeur diocésain de l’Enseignement catholique de Nancy-Toul et Verdun, qui fait valoir une situation complexe, au vu de la multitude des propriétaires, souvent des congrégations : « En Meurthe-et-Moselle un fonds de dotation de 15 millions d’euros tente d’assurer l’entretien d’une douzaine d’établissements… mais face aux coûts colossaux des rénovations, il serait indispensable qu’un allègement de TVA puisse s’appliquer sur ces travaux patrimoniaux. »

Et en effet, comme l’a rappelé  le député Thibault Bazin, il y a bien une convergence d’intérêts entre politiques publiques et stratégies d’établissements : « Nos cœurs de ville sont menacés par les déménagements d'équipements en périphérie… Il est certes plus facile de construire sur un champ mais il y a aussi une responsabilité éducative à montrer à la jeunesse qu’on peut s’occuper du beau, le rénover pour le transmettre… »

 

Parmi les autres pistes évoquées lors de cette table ronde :

  • Des arrangements sous forme de mise à disposition ou location de bâtiments inoccupés, depuis des équipements sportifs ou culturels jusqu’aux cours d’école des stations balnéaires qui offrent des places de parking pour les estivants durant les vacances.
  • La mutualisation de systèmes de chauffage entre plusieurs bâtiments
  • La création d’une fondation dédiée au patrimoine scolaire pour structurer et sécuriser le financement.

Les JO Paris 2024 :  Projet de jeunesse et d’avenir

Sylvie Charrière,
députée de Seine-Saint-Denis

Emmanuel Vandroux,
directeur diocésain de Versailles

Pierre Jacquemin,
directeur général de Notre-Dame de GrandChamp

Bruno Mariette,
directeur du centre de formation de l’Afipe, CFA Vente et Commerce à Poissy

Les métiers du spectacle vivant, de la communication et de l’événementiel, de l’accueil et de la sécurité, de la propreté et de la gestion des déchets, de la restauration et du BTP… autant de secteurs porteurs et insérants qui vont bénéficier de la dynamique JO. Sera-t-on prêt à mettre à disposition les apprentis, stagiaires et bacheliers professionnels qui pourraient profiter de cette aventure exceptionnelle, questionne Sylvie Charrière, députée de Seine-Saint-Denis ?

Aucune inquiétude à ce sujet pour Emmanuel Vandroux, directeur diocésain de Versailles, qui affirme que oui et prend soin de rajouter à sa liste les lycées agricoles qui pourront participer à nourrir l’événement, en circuit court : « Nous attendons beaucoup de cette formidable opportunité, en terme d’estime d’eux-mêmes pour les jeunes comme en termes de retombées pérennes sur leurs trajectoires professionnelles futures.  D’ailleurs, nous travaillons à adapter nos formations, en perpétuelle évolution, pour qu’elles répondent au mieux aux besoins spécifiques générés par les JO. »

Pour une politique paritaire

 

Charlotte Libert-Albanel, maire de Vincennes, conseillère régionale d’Ile-de-France.

 

 

Pouvoir proposer l'alternative entre enseignement public et privé à ses administrés constitue un vrai plus pour une commune. Offrir ce choix implique une parité entre les deux types d'enseignement.

L'enseignement catholique contribue à sa manière spécifique à la mission de service public. C'est pourquoi à Vincennes, nous pratiquons la même politique d'aide sociale en faveur des élèves du public et du privé.

Pour répondre à la pression démographique qui va croissant, nous accompagnons la construction d'un nouveau lycée intercommunal, comme nous sommes tout disposés à étudier avec l'Enseignement catholique les possibilités foncières que nécessiteraient de nouveaux projets d'implantation.

 

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