Mis à jour le : 10 juillet 2020 / Publié le : 9 avril 2020

Assurer aussi une continuité éducative

Pas de continuité pédagogique sans continuité éducative ! Pour les équipes, le défi n’est pas seulement d’assurer une continuité dans les apprentissages mais bien de proposer une formation « intégrale » de la personne. Ce qui nécessite un travail à distance de l’ensemble de la communauté éducative.

Aurélie Sobocinski

Des heures de vie de classe en ligne 

Au collège Marcel-Callo de Nogent-sur-Oise (60), situé dans l’un des premiers
secteurs confinés, l’équipe a pointé au bout d’une dizaine de jours un risque de
décrochage massif des élèves si les modalités de continuité des apprentissages
restaient au format classique d’envoi des cours. Aussi a-t-il été demandé aux
professeurs principaux d’appeler au moins une fois par semaine chaque famille.
Au système de messagerie direct existant déjà au sein du logiciel de gestion de
l’établissement (École directe), s’est ajouté un nouveau format en visioconférence
dédié en priorité aux heures de vie de classe et, si possible, aux enseignements.
« Chaque professeur principal est invité à donner rendez-vous à toute sa classe pour
échanger des nouvelles, pointer des difficultés et rythmer ces journées de
confinement. Rien n’est imposé, ni le format, ni la fréquence, ni la durée. L’enjeu est
de garder le lien et une ambiance de classe », explique Manuel Marseille, le chef
d’établissement, qui demande aux professeurs principaux de lui communiquer
chaque semaine un état des liens dans leur classe pour intervenir et accompagner
si besoin. Du côté des élèves, le retour est réel, selon le responsable de ce collège
en zone sensible : « Alors que l’on craignait de perdre le contact avec plus de la
moitié d’entre eux, ces outils nous ont permis jusqu’ici de maintenir la
communication avec chacun. »

 

Un suivi quotidien des lycéens

« Pour faire circuler le plus efficacement possible la communication et s’assurer que chaque élève est bien accompagné, nous avons initié de nouveaux processus, dès les premiers jours du confinement, pour assurer un vrai maillage éducatif et pédagogique », explique Emmanuelle Dalmau-Rocton, chef d’établissement du collège et du lycée polyvalent Émilie-de-Rodat, à Toulouse. La responsable a ainsi demandé à son adjoint chargé de la vie scolaire et à l’équipe éducative d’assurer une veille quotidienne sur l’état psychologique de tous les élèves et de leurs familles, par le biais des délégués de classe et des parents correspondants, et
d’alerter au plus vite en cas de besoin. De même, sur le volet pédagogique, les professeurs principaux ont pour mission de veiller à la coordination du travail demandé aux élèves et à leur assiduité dans chaque matière, en faisant un point très régulier avec les autres enseignants de la classe. « En cas d’absence de retour
de l’élève ou de contact avec lui, ils sont invités à remonter immédiatement l’information auprès des directeurs adjoints du collège et du lycée pour apporter
une réponse adaptée à la situation », complète le chef d’établissement.

 

Une enquête auprès des élèves

À la veille des vacances de printemps, l’équipe de direction de l’institution Jeanne- d’Arc, à Vitré (35), a demandé aux professeurs principaux de lancer une enquête en ligne auprès des élèves de leur classe. « Elle permettra aux enseignants de mesurer la réalité vécue dans cette période de confinement par les élèves et leurs familles pour ajuster leurs propositions pédagogiques et rester au plus près de leurs besoins. Après trois semaines de confinement, la créativité et le souci du lien qui se sont manifestés les premiers jours, pourraient s’estomper. On risque de rentrer dans une routine de diffusion du travail scolaire », indique Benoît de Parscau, le chef d’établissement. Chaque professeur principal est invité à collecter les informations directement auprès des élèves de sa classe et à en faire une première analyse qu’il transmettra à l’équipe de direction. « Il nous reviendra sur cette base d’élaborer ensemble les réponses les plus adaptées aux situations »,complète Benoît de Parscau.

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