Mis à jour le : 14 avril 2020 / Publié le : 26 mars 2020
Philippe Delorme au micro de RCF : comment l’école catholique fait face à l’épidémie
Ce 17 mars au matin, Philippe Delorme témoigne, au micro de Stéphanie Gallet, sur les ondes de RCF, de l'actualité des établissements scolaires en temps d'épidémie: Comment s'y déroule la continuité pédagogique et l'accueil des enfants des personnels de santé et quelle parole spécifique pour l'Enseignement catholique, en cette période difficile?
Depuis lundi 16 mars, nos établissements n’ont pas accueilli les élèves mais restent ouverts pour coordonner la continuité pédagogique et accueillir les enfants de soignants. C’est une mesure exceptionnelle, inédite depuis 1939, preuve qu’il faut manifester responsabilité et solidarité face au phénomène sanitaire particulièrement grave
Confiner les enfants sera sans doute plus compliqué à certains endroits : quand on habite à l’étroit et en ville, ou encore dans les foyers d’enfants placés, comme ceux des Apprentis d’Auteuil.
La continuité pédagogique veut dire qu’on n’est pas en vacances et que les progressions doivent se poursuivre par du travail à la maison et des devoirs rendus. Les ENT des établissements disposent d’ET permettent notamment de maintenir la communication entre profs et élèves.
Même au primaire, il y a des outils qui permettent d’organiser cela, en déployant une attention particulière aux jeunes qui ne peuvent être accompagnés à la maison.
La plateforme de l’enseignement à distance de l’Enseignement catholique propose en ligne des conseils et outils et le site du Cned propose des banques de données mobilisables.
Par ailleurs des entreprises et associations mettent aussi à disposition des ressources pédagogiques comme par exemple le projet Voltaire et ses exercices d’orthographe ou encore le groupe Bayard met en libre accès des visites virtuelles de musée.
Ces initiatives solidaires doivent aider à ne pas tomber dans le piège d’officines à but lucratif de soutien scolaire qui tentent elles de profiter de la situation.
Il y a certes des familles et des enseignants moins à l’aise avec le numérique, certains problèmes de connexion liés à la saturation des réseaux, ou encore la problématique des zones blanches… C’est pourquoi nos établissements restent ouverts même s’ils n’accueillent pas normalement les élèves : pour transmettre les consignes de travail et les devoirs et leurs correction.
Certes, il est à prévoir que les acquisitions ne se fassent pas toutes tout à fait comme prévu, qu’il y ait cette année quelques lacunes dans les programmes… mais cela ne compromettra en rien l’avenir des jeunes. Il faut rassurer, apaiser les angoisses, certes légitimes quand le bac ou des concours aux grandes écoles sont en ligne de mire : tout le monde sera dans le même cas et il y aura des adaptations.
Je veux aujourd’hui surtout rendre hommage au travail des chefs d’établissement, enseignants et personnes des établissements ainsi qu’aux directeurs diocésains qui tous se mobilisent pour accompagner, rassurer, maintenir le lien avec les familles. Et je fais pleinement confiance à leur créativité pour relever le défi de la continuité pédagogique et du lien. Je pense par exemple à cet exemple qui m’a été cité par le directeur diocésain de l’Oise d’une Atsem qui chaque jour, prend des nouvelles des élèves de maternelle.
Concernant les personnels et leur présence, s’il y a pu avoir certaines incompréhensions liées au fait que les consignes ont changé plusieurs fois pour suivre l’évolution rapide de l’épidémie, la confusion est aujourd’hui levée :
Il s’agit de limiter au maximum les réunions, réservées aux besoins de service urgent et à l’accueil des enfants de soignants sur demande des parents qui ne trouvent pas d’autre solution.
Concernant l’éventualité du chômage technique, c’est une question qui va être travaillée avec la Fnogec et le collège employeur, notre priorité étant que nos personnels ne perdent pas un centime.
Nous organisons ce jour une rencontre à distance des directeurs diocésains, pour, d’abord, les écouter, recenser leurs besoins, répondre à leurs questions, les accompagner, les encourager et les remercier.
L’enseignement catholique, en ces temps difficile a particulièrement à cœur de relayer le message d’espérance du pape : n’ayez pas peur.
Face à la maladie, aux décès… il nous faut plus que jamais conjuguer responsabilité et fraternité.