Mis à jour le : 9 novembre 2017 / Publié le : 9 novembre 2017

Stop au harcèlement avec Pikas

En cette journée de lutte contre le harcèlement scolaire, ce jeudi 9 novembre 2017, pourquoi ne pas prendre le temps de découvrir la méthode de la préoccupation partagée. Inspirée d’un pratique scandinave mise au point par Anatol Pikas, elle permet de désamorcer efficacement les dynamiques de groupe délétères. De plus, cette approche éducative, rejoint le projet d’éthique relationnelle que l’enseignement catholique entend promouvoir.

 

 

« Sortir de la caricature, ne pas plaquer une réalité d’adultes sur celle de groupes de jeunes, prendre en compte la dimension insidieuse du phénomène… cela passe déjà par une changement de vocabulaire », estime Jean-Pierre Bellon, enseignant de philosophie et formateur spécialiste de ce qu’il préfère donc appeler « les phénomènes d’intimidation » plutôt que le harcèlement scolaire.

Il déplore une approche trop stéréotypante et stigmatisante des phénomènes qui peuvent selon lui, être traités de manière simple et efficace. Pour cela, il s’appuie sur la méthode scandinave Pikas, basée, sur le principe de « préoccupation partagée ». Il s’agit de casser la dynamique de groupe par une série de très courts entretiens individuels, non blamants, courtois et bienveillants, dans lesquels l’éducateur se contente de faire part de ses inquiétudes pour le harcelé et invite chacun à agir pour qu’il aille mieux : « On fait ainsi basculer l’équilibre du groupe dans la recherche de solution. Il est saisissant de voir comment les jeunes s’emparent de cette occasion de restaurer, réparer, redevenir acteur… » Autre dimension de la méthode Pikas: elle peut aussi faire ses preuves lorsqu'un enseignant éprouve des difficultés avec un groupe classe et influer sur le climat scolaire.

Expérimentée avec succès dans les Hauts-de-Seine où 360 enseignants y ont été formés, cette approche, plus éducative que médicale ou répressive, fondée sur une éthique relationnelle, s’appuie aussi sur des cellules anti-harcèlement au sein des établissements. Portées par les chefs d’établissement, les équipes et les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, elles participent à faire baisser la prévalence du harcèlement, en lien avec une sensibilisation dédramatisante de ce risque scolaire auprès des parents.
Une carte qui mériterait d’être jouée dans l’enseignement catholique selon Jean-Pierre Bellon, qui rappelle que « le philosophe René Girard a bien montré que c’est le christianisme qui a renversé la mécanique ancestrale du bouc émissaire qui canalisait la violence dans les sociétés ancestrales ».

Ressources :

 

Bellon J.P., Gardette B., Harcèlement scolaire, le vaincre, c’est possible : La méthode – Pikas A., une technique éprouvée, Paris, ESF Editeur, 2016

 

À lire aussi:

 

 

  • La campagne 2017-2018 du ministère, sur le site Non au Harcèlement, avec le clip vidéo lauréat du concours annuel, reconduit l'an prochain.

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