L’école catholique de Bavière fête ses 35 ans

Herbert Jank : En Allemagne, chaque Land possède sa direction de l’enseignement catholique. Si 70 % de notre système éducatif est semblable à celui des autres Länder, la Bavière a quelques spécificités. Un exemple : à Munich, on n’est pas obligé de passer par le Gymnasium (l’équivalent du lycée général) pour préparer le bac. Les élèves peuvent y arriver par le FOS (équivalent du lycée professionnel) ou le BOS (filière pour ceux qui ont déjà une formation et une expérience professionnelles et qui souhaitent continuer dans le supérieur).

Andreas Hatzung : L’Ecole catholique de Bavière scolarise 80 000 élèves, de 6 à 18 ans, dans 300 établissements (dont 44 Gymnasiums), soit 10 % de la population scolaire. Nos enseignants sont payés par l’Etat qui nous verse aussi une subvention pour l’entretien des bâtiments et pour certaines activités pédagogiques et formations. 80 % de notre budget de fonctionnement est donc pris en charge par la Chancellerie de Bavière, le reste est financé par les frais de scolarité.

Andreas Hatzung : En moyenne à 40 euros par mois. Mais comme la journée de cours s’étend de 8h à 13h, il faut ajouter 420 euros par mois si l’enfant reste l’après-midi pour faire ses devoirs. Ceci dit, la majorité des élèves rentrent chez eux après 13 heures. Pour l’internat, il faut compter environ 580 euros par mois.

Andreas Hatzung : Nos effectifs ont augmenté ces dernières années car les élèves apprécient la discipline qui règne dans nos établissements et les relations chaleureuses qu’ils entretiennent avec les enseignants. Beaucoup de nos écoles n’ont d’ailleurs plus de places. C’est pourquoi nous construisons de nouvelles écoles avec l’aide de l’Etat qui nous aide à hauteur d’environ 50 % des fonds nécessaires au démarrage d’un projet d’ouverture.

Herbert Jank : 80 % de nos élèves sont catholiques à l’image de la Bavière. Nous accueillons aussi des protestants, quelques élèves athées et un nombre infime de musulmans. Contrairement à la France, nous ne sommes pas obligés d’accueillir tous les élèves qui souhaitent s’inscrire chez nous. Un cours de religion (catholique ou protestante), à raison de 2 heures par semaine, est obligatoire. Des célébrations religieuses sont aussi programmées tout au long de l’année, obligatoires dans certains établissements, facultatives ailleurs.

Andreas Hatzung : La qualité des relations avec les parents. Nous avons dans nos établissements des professeurs qui sont chargés des relations avec les familles : il s’agit de les écouter quand une difficulté se présente et de les aider. Nous organisons aussi avec les familles les fêtes de Noël et de l’été et ils participent à nos Forums qui sont des lieux d’échange entre parents, enseignants, personnels et élèves. Une recherche universitaire a d’ailleurs été lancée pour voir l’impact de ces bonnes relations sur la réussite des élèves.

Herbert Jank : Je ne vais vous dire le contraire. J’enseigne moi-même le français, l’italien et le latin et je monte des projets pour les élèves. Ainsi, le 19 octobre prochain, un rassemblement ayant pour thème « Vivre notre foi, réenchanter la francophonie » se tiendra à Munich.

À ce jour, 112 de nos établissements proposent l’enseignement du français. Un tiers d’entre eux sont reliés à un établissement de l’Hexagone (voir carte ci-contre). Et je lance un appel pour renforcer nos jumelages : si des enseignants français cherchent des correspondants bavarois, je peux les aider à nouer des contacts. Il suffit pour cela de m’envoyer un mail à l’adresse suivante : kswib@t-online.de