Etudes longues et apprentissage, leviers d’insertion

Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) a publié jeudi 1er décembre, son enquête sur l’insertion sur le marché de l’emploi des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2017. On y apprend notamment que les jeunes, dont 71% sont en emploi (pour moitié en EDI), sont toujours plus diplômés.

de gauche à droite :
Florence Lefresne directrice générale du Céreq, Thomas Couppié chargé d'études au Céreq, Céline Gasquet directrice scientifique du Céreq.

L’enquête Génération 2017, publiée jeudi 1er décembre par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq), analyse les différences de conditions d’accès à l’emploi, trois ans après que la cohorte a quitté le système scolaire ou d’enseignement supérieur. La génération 2017 est en passe d’atteindre des seuils symboliques : près d’une moitié (47%) des sortants sont diplômés du supérieur et presque 4 sur 5 sont a minima bacheliers.

Les études longues restent la voie la plus favorable pour accéder à l’emploi. Si plus des deux tiers des diplômés du supérieur long (et jusqu’à 80% des diplômés d’école d’ingénieur) accèdent à l’emploi à durée indéterminée, ce n’est le cas que de 35% des diplômés du secondaire et de 12% des non diplômés. Alors quelles études faire pour accéder le plus rapidement au CDI ? Sur le podium, école d’ingénieur (80%), école de commerce (75%), et licence professionnelle industrielle (74%). Suivent le master économie-gestion-AES (74%), master scientifique (70%) ou encore doctorat en santé (65%).

Par ailleurs, le marché de l’emploi a été plus favorable à cette génération, qu’à la précédente analysée, celle de 2010, qui avait subi de plein fouet la crise de 2008.

 

L’alternance voie rapide vers l’emploi à durée indéterminée

L’alternance est en constante progression. Près du quart de cette génération est sortie d’une formation préparée en alternance : 18% sous forme de contrat d’apprentissage et 5% en contrat de professionnalisation. Les diplômés de licence professionnelle et de CAP sont les plus concernées par l’alternance – surtout dans les spécialités industrielles où elles représentent plus de la moitié des diplômés. Environ un quart des titulaires de master et des sortants d’écoles de commerce et d’ingénieurs avaient choisi cette voie.

Quelles sont les bénéfices ? Les jeunes sortants de l’enseignement supérieur court professionnalisant sont avantagés. Un exemple, à la sortie d’une licence professionnelle tertiaire, 57% des sortants par alternance sont en emploi à durée indéterminée contre 28% des sortantes de la voie scolaire. Les effets sont clairs : acculturation du monde de l’entreprise, acquisition de compétences, signal envoyé aux recruteurs ou accès facilité à un réseau.

Thomas Couppié, chercheur au Céreq et co-auteur de l’étude apporte une nuance : « les apprentis de l’enseignement secondaire ont plus de chance d’avoir un emploi à durée indéterminée à deux conditions : s’ils sont maintenus dans l’entreprise où ils ont été alternants ou s’ils exercent un métier en lien avec leur formation. Ces conditions ne sont pas nécessaires dans l’enseignement supérieur où l’apprenti à toujours une meilleure insertion sur le marché du travail ».

En revanche il constate une évolution du recours à l’alternance. « A force de devenir populaire, l’apprentissage devient sélectif. Dans l’enseignement supérieur, il y a une double sélection par la filière et par l’entreprise donc les jeunes des catégories sociales supérieures sont favorisés ».

 

 

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