EARS : Former l’adulte à accompagner le jeune

Les 8 et 9 octobre derniers, à Paris, se sont tenues les journées nationales EARS (Éducation affective, relationnelle et sexuelle). Temps fort : quatre ateliers dans lesquels la trentaine de référents se sont répartis pour nourrir la démarche d’échanges féconds.

François Husson

Les journées nationales EARS (Éducation affective, relationnelle et sexuelle) se sont déroulées à Paris les 8 et 9 octobre derniers, en présence d’une trentaine de référents accueillis par Josiane Hamy, chargée de mission pour l’EARS au département Éducation du Sgec. La matinée a débuté sur une présentation du Pacte éducatif mondial par Jérôme Brunet, adjoint au secrétaire général de l’Enseignement catholique, accompagnée de la projection vidéo d’extraits de l’intervention de Philippe Richard aux journée APS qui s’étaient déroulées la veille. Après un temps d’échange, Mickael Gac, chargé de mission au département éducation du Sgec, a à son tour présenté la démarche « Moi, Je peux ! », pour familiariser les référents EARS à son principe et à sa méthodologie.

 

Quatre ateliers sur deux jours

Après ces préambules, quatre ateliers de travail ont été présentés par Josiane Hamy aux participants, qui les ont investis lors des deux journées, sous une forme contrainte par la Covid-19 : chaque atelier était divisé en deux et chaque demi-groupe alternaient pour le suivre. Un découpage complexe, qui n’a pas empêché les riches échanges autour des quatre thèmes proposés, Josiane Hamy ayant encouragé les participants à considérer les questionnements de chaque atelier comme un matériau commun pour une construction collective d’outils et de solutions.

 

« Le parcours S de EARS », à destination de tous les adultes de la communauté éducative, a pour but de donner des repères sur le développement psycho-affectif et sexuel d’une enfant en fonction de son âge ;

L’atelier « Anima EARS », destiné à lancer des animations en établissements qui impliquerait tous les acteurs. Une action complémentaire de la mallette EARS « Au fil de la vie » déjà opérationnelle, pour « former des communautés d’adultes avant de former les enfants ».

 

Si ces deux premiers ateliers étaient déjà bien nourris des travaux qui avaient débuté l’année dernière, deux nouveaux thèmes faisaient leur apparition en cette session. Deux chantiers, au stade d’un premier dépouillement, où les membres actifs de ces groupes se sont livrés à un brainstorming fécond :

« La formation des acteurs de l’EARS » où il fut débattu d’un éventuel tronc commun de formations, qui s’éclaterait ensuite en parcours plus différencié.

« L’EARS, avec ou pour les jeunes », dernier né des ateliers, évoquait les nombreuses médiations pour inciter et accompagner les enfants, selon leur âge, à identifier des besoins, y répondre et trouver des solutions collectivement pour trouver des chemins constructifs. Méthodologie « Moi, je peux ! » et transmission étaient au cœur des débats pour formaliser les diverses approches.

 

IVG en baisse chez les 15-19 ans

En fin de colloque, les référents se sont retrouvés pour un bilan collectif qui croisaient leurs regards et partageaient les avancées :

Horizon fin de l’année scolaire, les deux premiers ateliers devraient être finalisés, en phase concrète de rédaction pour le « parcours S », et avec l’objectif de bien faire connaître « Anima EARS » aux communautés éducatives.
Les deux nouveaux ateliers seront nourris lors d’autres rencontres nationales et en interaction avec les initiatives locales.

 

Tout en notant ces directions, Josiane Hamy a apporté quelques ressources supplémentaires, disponibles sur la Box Whaller de l’EARS, la sphère d’outils collaboratifs des référents. Plus particulièrement, la formatrice a évoqué la loi en cours de discussion sur la bioéthique, qui prolongerait les délais de l’IVG de douze à quatorze semaines.

S’appuyant sur un rapport de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), Josiane Hamy a rappelé à son auditoire quelques chiffres : des IVG en hausse de 15 500 par rapport à 2017, tout en constatant la baisse chez les 15-19 ans. Un facteur certainement dû à l’éducation, plaçant l’utilité de l’EARS au centre de l’actualité, malgré le millier de très filles enceintes entre 12 et 14 ans, dont les trois quarts ont eu recours à l’avortement… Elle a aussi rappelé le Décret n°2020-1090 du 25 août 2020 rendant la contraception gratuite pour les mineures de moins de quinze ans.

 

Prochaines échéances

En attendant les prochaines journées nationales des EARS les 6, 7 et 8 avril 2021, un webinaire EARS est programmé le 23 novembre à 17 h et une réunion partenaires prévue pour l’instant le 24 novembre, à Paris.

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