Revue de presse

En conclusion d'une année scolaire qui a placé la question de la mixité sociale et scolaire sous le feu des médias, l'Enseignement catholique a diffusé, le 15 juin, une note sur son coût/ élève.

Il entend ainsi rappeler que si l’enseignement privé sous contrat est certes financé aux trois quarts par des fonds publics, il permet à la Nation de réaliser une économie de 9,4 milliards d’euros.

Financement: l’opération transparence de l’enseignement catholique

DÉCRYPTAGE - L’enseignement catholique contre-attaque sur le poids des «fonds publics» dans son financement.

EXTRAIT
« L’enseignement sous contrat n’est pas un système libéral qui se gaverait de l’argent public et coûterait une fortune à l’État! Nous offrons le même service, mais à un coût moindre pour le contribuable (...) Si nous n’existions pas, il faudrait débourser 9,4 milliards pour les élèves que nous scolarisons aujourd’hui », résume Philippe Delorme.

Enseignement privé et coût pour l'État: la réponse du Sgec

EXTRAIT
“Je trouve assez désagréable d'entendre qu'on serait la ruine de la République et qu'on coûterait des fortunes à l'Etat." Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique (SGEC), réunissait plusieurs journalistes jeudi 15 juin pour répondre au “matraquage“ relayé par la presse du financement à hauteur de 73 % par l'Etat des établissements privés sous contrat.
Malgré (les 9,5Mds d'euros d'économie qu'il fait réaliser à la Nation), l'enseignement catholique ne “réclame“ rien, tout en pensant qu'il pourrait y avoir une réflexion selon laquelle “on peut avoir un enseignement efficace, qui remplit sa mission en faisant preuve d'une certaine sobriété“. Et d'ajouter que son modèle économique “demeure fragile“.

Ces 9,4 milliards d'économies que l’enseignement privé fait réaliser aux comptes publics

Dans le privé, un élève «coûte» moitié moins cher que dans le public, selon les calculs de l’Enseignement catholique

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« Ces calculs méritent de s’y arrêter. Le privé sous contrat, qui scolarise 20 % des élèves (2,14 millions), est subventionné à 76 % par l’Etat et les collectivités territoriales, la part restante étant apportée par la contribution des familles. Dans le premier degré, le coût d’un élève du privé est de 3 120 euros par an. Il mesure le ratio entre les subventions publiques (2,727 milliards) et le nombre d’élèves (874 100). Dans le public, ce même coût s’élève à 6 910 euros.

Le même calcul est appliqué au second degré. Un collégien ou un lycéen du privé « coûte » en moyenne 5 544 euros. Le même dans le public 10 409 euros.

L’école privée vante le coût mesuré de ses élèves sur les comptes publics

Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, a présenté jeudi 15 juin une première comparaison chiffrée du coût des élèves du public et du privé pour le contribuable. Un exercice censé répondre aux récentes polémiques, où le privé a été accusé de maintenir un entre-soi.
Selon le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme, le coût total d’un élève du privé est très inférieur à celui d’un élève du public, quel que soit le niveau d’enseignement.

EXTRAIT
Le privé permet à l’État de faire des économies. Ce constat n’est d’ailleurs pas neuf. Il a été mis en valeur notamment par la Cour des comptes, début juin. Celle-ci n’avait pas mené de comparaison frontale sur les coûts du privé et du public, mais, elle avait mis en évidence plusieurs différences entre les comptes des uns et des autres.
Les magistrats montraient notamment que les professeurs du privé – payés par l’État – coûtaient moins cher que leurs homologues du public. « La rémunération mensuelle nette (des professeurs du privé) est inférieure de 15 % à celle de leurs homologues du public, soit un écart d’environ 400 € net par mois, évaluait la Cour des comptes.

 

 

 

 

La signature, le 17 mai d'un protocole sur la participation de l'Enseignement catholique à l'effort de mixité sociale et scolaire par son secrétaire général Philippe Delorme et le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye est largement commentée dans la presse.

 

 

Mixité : un protocole gagnant pour le privé

Après moult reports, le protocole mixité entre le ministère de l’Éducation nationale et le secrétaire général de l’Enseignement catholique (Sgec) a enfin été signé. Mais non coercitif, il est loin de représenter le projet ambitieux porté par le Ministre depuis des mois. Ce protocole est construit « dans l’écoute et le partage dans une dynamique de trajectoire » nous confie Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique qui se dit satisfait. « Si on sort de postures idéologiques, de part et d’autre, on est capables, dans un dialogue constructif, de montrer que c’est dans l’intérêt du bien commun. Si la question de la mixité sociale et scolaire est un enjeu national, il faut que tout le monde s’y mette, même les collectivités » explique-t-il au Café pédagogique. « Nous ne croyons pas aux injonctions autoritaires qui feraient bouger les choses » ajoute-t-il. Et cela tombe bien, puisque son seul pouvoir est celui de l’incitation.

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« Dans ce deuxième volet d’engagements, le ministère « s’engage à accompagner l’enseignement catholique dans sa recherche d’une clarification du statut de l’immobilier scolaire des établissements associés à l’État par contrat ». Une phrase aux enjeux financiers non-négligeables pour les établissements privés. « Nous avons des différences de fiscalisation en matière de taxes d’habitation et foncière sur le territoire national» nous a relaté Philippe Delorme à la suite de notre demande d’explication. « Sur certains territoire, les bureaux, les salles des professeurs sont assujettis à la taxe d’habitation, sur d’autres non. Et pour la taxe foncière, la cour de récréation n’est pas assujettie au même taux qu’une salle de classe par exemple. Nous demandons une mise à plat de la fiscalisation puisque nos bâtiments assurent un service d’utilité publique ». Autre implication de cet engagement de l’État, la possibilité pour les établissements privés d’être subventionnés et accompagnés pour la mise aux normes de leurs bâtiments, comme pour la rénovation énergétique. « On a été étonnés de ne pas être concernés par EduRénov. La rénovation énergétique de tous nos établissements, c’est 4,5 milliards d’euros. Un coût que devraient porter nos familles ». On voit là le gain financier considérable que cet engagement apporte à l’enseignement catholique privé et parallèlement le coût considérable que cela représente pour la puissance publique. »

Des intentions ambitieuses et un sentiment d’inachevé

Après des mois de discussions, Pap Ndiaye a présenté, mercredi, un plan non contraignant pour l’enseignement privé. Une occasion manquée, regrette la communauté éducative, alors que le ministre en avait fait sa priorité.

EXTRAIT
« Le plan final laisse à beaucoup d’observateurs un sentiment ambivalent. Pour les acteurs du système éducatif favorables à la mixité, comme les syndicats d’enseignants, Pap Ndiaye a au moins le mérite d’avoir porté le sujet au premier plan. Pour la première fois, des objectifs chiffrés ont été assignés aux recteurs. Pour la première fois, aussi, depuis 1992 et les accords Lang-Couplet sur le recrutement et la formation des enseignants du privé, l’enseignement catholique prend des engagements avec l’Etat. « Certes, ce plan manque d’ambition et n’est pas à la hauteur des enjeux. Mais il marque tout de même un petit pas s’il est effectivement mis en œuvre, juge Alexis Torchet, du SGEN-CFDT. Au niveau public, le pilotage par les rectorats peut permettre une relance. Côté privé, l’enseignement catholique reconnaît enfin une partie de sa responsabilité sur les questions de mixité. »

Journal de 20h  France 2 du 17 mai 2023

Journal de 13h  France Inter du 18 mai 2023

France Info - journal de 18h du 17 mai 2023

le privé devrait s'engager à doubler, en cinq ans, son taux de boursiers

L’Enseignement Catholique devrait s’engager à doubler la proportion de boursiers dans ses établissements en cinq ans… à condition que ses élèves bénéficient des mêmes aides sociales que ceux du public.

EXTRAIT
« Doubler, en cinq ans, le taux de boursiers dans le privé devrait figurer parmi les objectifs chiffrés fixés dans le protocole. Mais cet engagement sera conditionné au fait que les familles scolarisant leurs enfants dans le privé puissent bénéficier des mêmes aides sociales que ceux inscrits dans le public. »

Pour un privé plus mixte

L’Enseignement catholique a signé avec le ministère de l’Éducation nationale, le 17 mai, un protocole d’accord destiné à favoriser la mixité sociale et scolaire dans les établissements privés sous contrat. Interview de son secrétaire général, Philippe Delorme.

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME

«Les forfaits par élève représentent une obligation légale et réglementaire, normalement versés par la commune pour les écoles, le département pour les collèges et la région pour les lycées. En réalité, bien qu’il doive être équivalent à celui versé pour un élève scolarisé dans le public, ce forfait est souvent sous-évalué, bien loin de couvrir les frais de chauffage et d’électricité. Dans le premier degré, le forfait dû n’est obligatoire que pour les enfants résidant dans la commune. Les établissements qui attirent bien au-delà ne perçoivent donc parfois que 15 % de forfaits. Il faut batailler, saisir le préfet…

Les mesures sociales dont bénéficie un élève scolarisé dans le public lui sont retirées lorsqu’il intègre le privé. Ainsi, un repas revient à 50 centimes aux familles les plus démunies. Dans le privé, un repas coûte 7 à 7,50 € ! Or cela ne coûterait pas plus à la collectivité de soutenir un élève boursier. De la même manière, selon si votre enfant est scolarisé dans le public ou le privé, son transport scolaire est pris en charge ou ne l’est pas. »

l'enseignement privé catholique signe un protocole finalement peu contraignant

L'enseignement privé est mis à contribution pour favoriser la mixité sociale et scolaire. Le ministère de l'Education nationale a signé un protocole pour augmenter le nombre de boursiers, dont il entend doubler le nombre d'ici cinq ans.

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Certaines collectivités financent déjà ces frais de cantine, c'est le cas en Côte d'Or par exemple ou bien de certaines mairies de Bretagne ou du Nord, mais cela reste très minoritaire.
"Je ne dis pas que ce n'est pas possible, je dis que ça ne sera pas possible partout."
Frédéric Leturque, le maire d'Arras à franceinfo

Des engagements non contraignants pour l'enseignement privé

Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a signé mercredi un protocole avec le secrétaire général de l'enseignement catholique, Philippe Delorme, pour plus de mixité sociale dans l'enseignement privé. Le « plan d'action » reposera sur le bon vouloir des établissements et des collectivités locales.

Philippe Delorme salue « un texte équilibré » et se dit « persuadé que des choses vont pouvoir bouger sur le terrain ».

Le protocole soulève aussi un enjeu économique de taille pour l'enseignement catholique, lié à l'immobilier scolaire, qui n'est pas éligible aux aides publiques de la rénovation énergétique. L'enseignement catholique a chiffré ses besoins à 4,5 milliards, une charge à répercuter sur les familles qui ferait fuir davantage encore les familles modestes, alerte Philippe Delorme. L'Etat s'est engagé à « accompagner l'enseignement catholique dans sa recherche d'une clarification du statut de l'immobilier scolaire des établissements associés à l'Etat par contrat ».

Ce que contient l'accord entre le ministère de l'Éducation et le privé sous contrat

Dans ce protocole, qui a suscité de fortes inquiétudes avant même sa signature, l'enseignement catholique s'engage notamment à inciter ses établissements à moduler leurs tarifs en fonction des revenus des parents.

EXTRAIT
Concernant la mixité scolaire, les deux signataires «travaillent à une modulation des moyens» pour privilégier les établissements dans lesquels la diversité des niveaux progresse, en se basant sur les résultats aux évaluations de 6ème. L'accent est aussi mis sur le développement de sections à destination des élèves en situation de handicap (Ulis) et de ceux en forte difficulté scolaire (Segpa). Enfin, des «instances de dialogue» entre les autorités diocésaines et les académies seront créées partout sur le territoire pour évoquer notamment «les objectifs de renforcement de la mixité sociale et scolaire».

Mixité sociale à l’école : A quoi s’engage l’enseignement privé pour accueillir plus de boursiers ?

Le ministre de l’Education nationale a signé ce mercredi un protocole avec le Secrétariat général de l’enseignement catholique pour favoriser la mixité sociale.Un texte qui ne prévoit pas de quotas de boursiers, mais des intentions déclinées dans plusieurs domaines. Des mesures non contraignantes dont il est difficile de prévoir si elles porteront leurs fruits.

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME
« C’est un protocole réaliste. On ne modifie pas la face du monde d’un coup de baguette magique »

« Nous nous engageons à doubler en cinq ans le nombre de boursiers dans les établissements à condition que ces derniers bénéficient des aides sociales qui sont octroyées aux élèves du public pour financer la cantine et le transport scolaire », explique Philippe Delorme. Car selon lui, le prix de la cantine (environ 1.000 euros par an) représente un obstacle pour les familles aux faibles revenus.

Autre engagement du privé : demander aux établissements à pratiquer des tarifs différenciés en fonction des revenus des familles. « Actuellement, environ 30 % d’entre eux le font, mais je souhaiterais qu’une très large majorité le fasse », déclare Philippe Delorme. Le nombre d'établissements proposant des contributions modulées augmentera donc au minimum de 50 % en 5 ans, promet-il.

Pour que les familles sachent à quoi s’attendre en matière de frais de scolarité, une base de données les détaillant, ainsi que précisant les aides accessibles, sera mise en place. « Elle sera disponible aux vacances de la Toussaint 2024, car ce n’est pas si facile de récupérer ces données pour 8.000 établissements », explique Philippe Delorme. Les établissements des grosses villes étant les moins mixtes, Philippe Delorme souhaiterait aussi développer des annexes dans les proches banlieues plus défavorisées : « Un établissement bordelais pourrait par exemple, ouvrir une annexe à Bègles. »

Boursiers, élèves handicapés, mesures sociales, implantations… Le détail de l’accord sur la mixité avec le privé

« Dès lors que la liberté d’inscription est respectée et que le libre choix de toutes les familles se trouve garanti", l’enseignement catholique privé voit dans l’objectif de mixité sociale et scolaire "un enjeu de justice sociale", indique le protocole, alors que le Sgec avait tracé des "lignes rouges" à ne pas franchir, parmi lesquelles un quota d’élèves boursiers.»

Mixité scolaire : l’école privée volontaire mais le ministre Pap Ndiaye empêché de réformer

Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye signe ce jour un protocole mixité sociale et scolaire avec l’enseignement catholique, très allant sur le sujet. Mais chut, il ne faut pas le dire de peur de réveiller l’arrière-ban de la droite parlementaire. Récit d’un moment consternant.

Verbatim à propos des querelles politicennes autour du protocole:
« C’est assez malaisant pour nous », s’inquiète-t-on au SGEC. « Cela donne l’impression que nous menons double jeu, acquiesçant au projet du ministre tout en activant nos réseaux à droite pour le contrer alors que nous sommes sincèrement désireux d’avancer sur le sujet. Nous devons nous ouvrir à une population plus défavorisée qui aujourd’hui n’ose pas venir vers nous. C’est notre mission évangélique, la Conférence des Evêques de France nous suit entièrement sur ce point, nous l’avons dit aux parlementaires de l’opposition qui nous ont contacté mais manifestement ils ne l’ont pas compris ou entendu. »

Mixité sociale dans l’Enseignement catholique : une manœuvre de diversion ?

Chef d’établissement catholique à Lyon, Marc Bouchacourt estime que l’école n’est pas chargée de résoudre un problème social dont elle n’est pas responsable. Si tous les établissements doivent prendre leur part, l’État doit aider plus justement les familles aux faibles revenus.

« les familles de l’Enseignement catholique financent donc un quart de la scolarité ; comment s’étonner que les plus pauvres ne puissent payer pour y entrer ? Est-il possible de sortir de la rengaine d’une partie de la gauche qui attise la haine des riches d’abord, mais du privé ensuite, en laissant imaginer qu’il y a de l’argent à prendre dans l’Enseignement catholique pour renflouer le public ? Quel chrétien un peu conséquent refusera le principe même de la mixité sociale ? »

Pap Ndiaye signe avec le privé

Attendu depuis des mois, le protocole d’accord avec le privé pour plus de mixité sociale, signé ce mercredi 17 mai entre l’enseignement catholique et le ministère de l’Education nationale, n’impose rien de contraignant.

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME
Les lignes rouges fixées par Philippe Delorme, «ni quotas de boursiers, ni rattachement à la carte scolaire, ni affectation obligatoire des élèves», ne sont pas franchies.

«C’est parce qu’elles conserveront des aides sociales que les familles modestes, qui s’autocensurent pour aller vers le privé, oseront cette fois venir chez nous», se réjouit Philippe Delorme, après avoir estimé que les élèves du privé vivent aujourd’hui des «discriminations». Comment s’assurer que le privé ne choisira pas seulement les meilleurs élèves boursiers, comme l’accusent ses détracteurs ? «C’est un faux procès qu’on nous fait, assure Philippe Delorme. Nous ne prendrons pas que les meilleurs élèves, évidemment.»

À lire aussi, dans la presse datée des 10 et 11 mai 2023, en marge des annonces faites par le ministre de l'Education Pap Ndiaye aux Recteurs sur la mixité sociale dans l'enseignement public, une série d'articles évoquant la signature du protocole du 17 mai.

Mixité sociale à l'école : mission impossible ?

 

 

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME

« Dans l'Enseignement catholique, on ne peut pas cautionner un entre soi car je crois que c'est dans la rencontre de l'autre différent qu'un jeune peut grandir et qu'on contribue à construire une société plus fraternelle.

On sait qu'il y a des obstacles à la venue chez nous de familles plus défavorisées: Celui des subventions à caractère social que les collectivités locales ne leur attribuent plus lorsqu'elles inscrivent leur enfant chez nous. Il y a aussi, pour certaines familles, une forme d'auto-censure qui peut exister contre laquelle nous voulons lutter en leur disant venez et voyez et on vous accueillera si vous partagez notre projet éducatif.»

«Nous serions tellement heureux que les familles les plus modestes soient en capacité de nous choisir»

Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils s'intéressent à la mixité sociale dans l'enseignement catholique.

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME
« L'accueil du plus pauvre et du plus fragile est dans l'ADN de l'Enseignement catholique (...) et nous avons une majorité de lieux de mixité. »

« Ce n'est pas l'Enseignement catholique qui demande plus d'argent mais c'est une question de justice sociale entre les familles. Cela ne coûtera pas plus d'argent aux collectivités locales puisque si nous accueillons plus d'élèves boursiers venant du public, ce sont des élèves à qui elles accordent déjà des aides financières.»

« Ce sont des trajectoires qu'on se donne: des objectifs d'augmentation mais pas de quotas »

« La question du coût de la restauration est une vraie question pour ces familles. Si en venant chez nous elles ne conservent pas les avantages sociaux dont elles bénéficiaient quand leurs enfants étaient dans le public, alors elles ne pourront pas venir chez nous. C'est une condition indispensable pour que le protocole soit efficient »

« Les quotas, c’est notre ligne rouge »

INTERVIEW - Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe Delorme s’apprête à signer le 17 mai un protocole pour améliorer la mixité sociale dans les écoles privées catholiques. Pour le JDD, il décrit les pistes envisagées pour intégrer plus d’élèves issus de milieu modeste et fixe ses lignes rouges.

VERBATIMS DE PHILIPPE DELORME
« Nous partageons l’idée que des écoles avec une mixité sociale et scolaire équilibrée est bénéfique pour tous les jeunes que nous accueillons. L’enseignement catholique, d’une façon tout à fait volontaire, souhaite participer à ces efforts. Nous sommes prêts à adopter une trajectoire en ce qui concerne l’accueil des élèves boursiers ou l’augmentation du nombre d’établissements qui proposent une contribution familiale différenciée en fonction du revenu des familles. »

« Le protocole apporte une reconnaissance de la part de l’État du travail que nous accomplissons et des difficultés que nous rencontrons pour déployer davantage de mixité. Et de notre part, une volonté affichée d’apporter une attention particulière à ces questions-là. »

« C’est absurde les quotas. Nous ne pouvons pas forcer des familles à venir chez nous! »

« Beaucoup de familles ne vont pas jusqu’à regarder ce que pourrait leur coûter la scolarisation d’un enfant chez nous. Il faut que nous mettions au point une communication plus claire et accessible pour que ces familles osent frapper à notre porte. On ne refuse jamais un enfant en raison de son milieu social mais les familles plus modestes frappent rarement à notre porte. »

« Nous savons qu’il y aura d’avantage d’élèves boursiers si et seulement si les familles les plus en difficultés continuent de percevoir des aides pour les frais de cantine et de transports qu’elles perçoivent lorsqu’elles placent leurs enfants dans le public. (…) Nous n’avons pas la capacité financière pour absorber les frais de restauration des familles en difficulté. »

« En Île-de-France, la catégorie la plus défavorisée paye 50 centimes d’euro son repas et même 20 centimes lorsqu’il s’agit d’un forfait. Les plus favorisés payent environ 4 euros quand notre tarif est fixé à environ 7 euros. Quand vous faites 7 euros, fois les 5 jours de la semaine et les 30 semaines de scolarité, cela représente un budget colossal pour les familles. Nous avons même des désinscriptions à cause de cela.»

« S’il n’y a pas une réforme de la politique de la ville, l’école ne pourra pas tout. On a perdu au courant des dernières années 18 000 élèves et notre IPS a augmenté de trois points. Nous avons perdu les plus fragiles.»

Mixité à l’école : comment l’indice de position sociale a relancé le débat

RETROSPECTIVE: Ce 11 mai, le ministre de l’Education Pap Ndiaye a réuni les recteurs, leur fixant pour objectif d’accroître la mixité sociale. La publication des IPS aura permis de mettre le sujet en avant.

L’Express – Amandie Hirou
Le 12 mai 2023

Article à lire sur le site de L'Express

« Après un rappel (aux recteurs) des différents leviers mis à leur disposition, il leur a été "demandé de créer avant l’été une instance académique de dialogue, de concertation et de pilotage de la mixité sociale et scolaire, associant les collectivités territoriales, les représentants des établissements et des parents d’élèves, pour partager les constats et préparer les actions adaptées à chaque territoire pour faire progresser la mixité", détaille-t-on rue de Grenelle dans un communiqué (daté du 11 mai) pour le moins laconique.

"C’est en posant des jalons en s’appuyant sur les différentes expérimentations menées sur le territoire, en établissant des objectifs et en sensibilisant les académies que l’on arrivera à mobiliser progressivement tous les acteurs autour ce sujet crucial", confiait l’économiste et chercheur Julien Grenet il y a quelques jours, reconnaissant que la mise en avant des IPS a représenté un tournant il y a quelques mois.
(...)
Et Farid Ben Moussa, membre de l'association No Ghetto, de donner l’exemple de l’agglomération de Lyon : "Vous avez, d’un côté, le collège Alain à Saint-Fons qui a l’un des IPS les plus faibles (66,6). Et de l’autre la cité scolaire internationale de Lyon qui a le taux le plus élevé (146,6). Or ces deux établissements publics sont distants de 6 kilomètres seulement !".»

Mixité sociale : Pap Ndiaye n'a presque rien à proposer... et n'ose pas le dire

Le ministre de l’Éducation nationale est-il fragilisé ? Son plan sur la mixité dans les établissements scolaires a été repoussé pour la énième fois. Au sein de la majorité et parmi les syndicats d'enseignants, certains doutent de son flair politique. .

Marianne – Marie-Estelle Pech
11 mai 2023
Article à lire sur le site de Marianne, ici

"Tout juste a-t-on appris que le ministre a fixé aux recteurs l’objectif, non contraignant, « d’accroître la mixité sociale dans les établissements publics en réduisant les différences de recrutement social entre établissements de 20% d’ici à 2027 ». Comment ? Aucune idée. Des instances académiques doivent associer les collectivités, les parents et les enseignants « pour préparer des actions adaptées à chaque territoire pour faire progresser la mixité ». Cela s’appelle être en mode « service minimum »."

Enseignement catholique privé, des mesures pour plus de mixité sociale 

Le ministre de l’éducation Pap Ndiaye et le secrétaire général de l’enseignement catholique Philippe Delorme doivent signer, le 17 mai, un accord pour associer l’école privée à l’effort de mixité. Toute idée de quotas, d’intégration à la carte scolaire ou d’affectation des élèves devrait être écartée.

La Croix – Emmanuelle Lucas 
Sur le site de La Croix ici
et ici
Le 10 mai 2023

Le contenu de ce texte se précise. Plus qu’un grand soir, il dessine « une trajectoire, une méthode commune », résume Phlippe Delorme. Aussi, au risque de décevoir les plus militants, peu d’objectifs chiffrés devraient y figurer. De même, les grands principes du contrat d’association avec l’État ne devraient pas être remis en cause : ni quotas, ni sectorisation ou système d’affectation. La liberté de choix des familles se trouve garantie et les établissements privés restent libres de choisir leurs élèves.

En revanche, plusieurs changements sont actés. Le plus important concerne l’accueil des élèves boursiers.

Des discussions vont aussi avoir lieu avec le ministère et les rectorats avec l’objectif de permettre aux établissements privés d’ouvrir davantage de classes adaptées aux élèves les plus en difficulté ou souffrant de handicap, ainsi que des antennes dans les quartiers défavorisés.

L’enseignement catholique s’engage ainsi à répartir les moyens d’enseignement que lui alloue l’État en fonction du profil social des établissements ou de leurs efforts en matière de mixité. (...) Et à généraliser la modulation des contributions familiales.

L'enseignement catholique contribue-t-il à la fracture sociale?

Pour Philippe Delorme, l’accueil des plus pauvres se heurte surtout au reste à charge des familles. « Il est bien certain que ces familles ne peuvent pas venir chez nous », admet le secrétaire général de l’enseignement catholique, qui cite le prix des cantines. « Dans le public, une famille très défavorisée paiera les repas 1 € contre 7 € chez nous, car nous ne bénéficions pas des mêmes aides des collectivités locales. » 

De même, depuis que l’inflation galope, les établissements de son réseau « ont pris en moyenne trois points d’IPS car les familles les plus fragiles doivent nous quitter », affirme-t-il. Pour autant, il repousse l’idée d’une sélection par l’argent. « Nous ne choisissons jamais nos élèves en fonction de la profession de leurs parents ou de leurs moyens financiers », assure-t-il. 

 Public-privé: Pap Ndiaye n'aura pas sa guerre

Deux articles décryptent les querelles politiciennes qui cherchent à faire du dossier de la mixité scolaire un prétexte de relance de la guerre scolaire...

L’Opinion – Maire-Amélie Lombard-Latune
11 mai 2023

Article à lire sur le site de l'Opinion ici

Et ici

Philippe Delorme, tout en étant convaincu que la question ne peut pas être occultée et que la mixité est davantage un atout qu’un handicap, fait savoir que des « lignes rouges » ne peuvent être franchies. Pas question de se voir imposer des quotas, une carte scolaire ou une affectation obligatoire des élèves. Pas question de servir de bouc émissaire pour les échecs de l’Education nationale. « C’est nous faire un mauvais procès ».
En face, Pap Ndiaye affiche désormais un discours plus conciliant et demande au privé de prendre sa part, estimant qu’il fait preuve de « bonne volonté ».
(...)
« La boîte de Pandore politique ouverte, il pouvait en sortir n’importe quoi. Cela n’avait peut-être pas été anticipé. Cependant, nos échanges avec le ministère, eux, ont continué et ont évolué de façon très positive », relève Pierre Marsollier, délégué général aux relations politiques de l’Enseignement catholique.
(...)
Le protocole, lui, est prêt. (…) : le privé s’engage dans des « trajectoires » pour favoriser la mixité, mais ne se voit pas imposer d’objectifs contraignants.

Pap Ndiaye, isolé dans sa bataille pour la mixité sociale et scolaire

Le ministre de l’éducation nationale s’apprête à dévoiler un plan qui prévoit d’inciter les établissements privés à accueillir davantage d’élèves défavorisés. Une ambition décriée à droite et peu soutenue par la majorité.

Le Monde – Claire Gatinois et Ivanne Trippenbach
11 mai 2023
Article à lire sur le site du Monde

« Je connais peu de guerres qui se sont menées quand les deux parties étaient d’accord »
Pap Ndiaye

Mixité sociale à l’école : un ministre peu ambitieux sur le public, timoré sur le privé 

Le ministre de l'éducation Pap Ndiaye doit présenter son « plan mixité » le 11 mai, alors que la polémique enfle depuis la rentrée : comment l'école privée peut-elle accueillir aussi peu d’élèves boursiers et toucher autant d’argent de l’État ? Dans le public, on s’inquiète également d’un plan trop vague.

« Cela se fait en bonne intelligence avec le privé, a ainsi expliqué Pap Ndiaye, au micro de France inter le 21 avril 2023. Nous avons des moyens de pression et la répartition des postes peut se faire en fonction de la bonne disposition des établissements ». Mais « l'essentiel de la question de la mixité » se pose « dans le public », pour le ministre. « Nous sommes plutôt dans une trajectoire, dans une volonté partagée avec des objectifs », a de son côté commenté Philippe Delorme, interrogé par Le Café pédagogique, relevant qu’il ne s’agissait pas d’un « bras de fer » mais d’une « discussion »

(...)

« L’autre piste, réclamée à grand cri par l’enseignement catholique, consiste à subventionner plus largement la cantine (elle pèse lourd dans les frais d’inscription des élèves). Elle semble avoir été abandonnée, de même, à l’autre bout du spectre, celle de restreindre l’attractivité des établissements privés par l’ouverture ou la fermeture de classes ou de section linguistiques.»

l’Éducation nationale veut harmoniser la part d’élèves défavorisés dans les écoles

Le ministre de l’Éducation Pap Ndiaye a dévoilé aux recteurs son plan pour renforcer la mixité sociale dans les établissements scolaires. Plusieurs fois reportées, ces premières annonces concernent l’enseignement public. Dans quelques jours, un protocole sera signé avec les représentants du privé.

Ouest France – Johan BESCOND
Sur le site du Parisien
Le 11 mai 2023

« Ce n’est pas un bras de fer, on a dialogué », commentait Philippe Delorme, il y a quelques semaines. Ce dernier refusait d’entendre parler de quotas, ou de sectorisation : « Mon souci était de signer un protocole réaliste, pour une augmentation significative du taux de boursiers », avait-il déclaré, réclamant davantage d’aides sociales pour les familles du privé: « Pour davantage de mixité, il faut que les familles aient la liberté de nous choisir. »

Mixité à l’école : le privé en appelle aux collectivités locales… qui font la sourde oreille 

Dans son plan pour favoriser la mixité à l’école, le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, veut que plus d’élèves boursiers intègrent les établissements privés. En échange, ces derniers demandent un coup de pouce.

Le Parisien – Frédéric Gouaillard
Sur le site du Parisien. - Le 10 mai 2023

«Si c’est un enjeu national, chacun doit jouer le jeu. Nous avons des équilibres fragiles et l’enseignement catholique n’est pas riche », plaide Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique

« Peut-on préparer au vivre ensemble si l’on ne scolarise pas ensemble?» 

Interview de Jean-Paul Delahaye, inspecteur général et ancien DGESCO par le Café pédagogique

« Dans mon rapport sur la grande pauvreté de 2015, je (propose de) demander au rectorat de différencier les dotations aux établissements privés sous contrat en prenant en compte leur degré de mixité sociale, tout en veillant à ce qu’ils aient une dotation plancher. A partir de ce plancher, on peut aussi faire varier la dotation en donnant un peu plus à ceux qui ont le souci de garder tous leurs élèves tout au long de leur scolarité, et un peu moins aux autres »

« Pour autant, une politique nationale volontariste d’éducation pour davantage de mixité sociale et scolaire ne pourra pas résoudre la totalité de la question. La carte scolaire, la manière dont sont répartis aujourd’hui les enfants sur le territoire, c’est la partie visible à l’école de clivages sociaux très importants qui existent dans la société.»          Jean-Paul Delahaye

 

« Nous n'accepterons ni quotas ni rattachement à la carte scolaire » 

Si l’enseignement privé sous contrat se dit «prêt à faire des efforts» pour accueillir davantage d’élèves de milieu modeste dans ses établissements, ce ne sera pas sans contrepartie, prévient le secrétaire général de l’enseignement catholique, Philippe DelormeCe dernier doit signer cette semaine un «protocole d’accord» avec le ministre de l’Education, Pap Ndiaye.

Interview de Philippe Delorme par Cécile Bourgneuf
Sur le site de Libération
Le 10 mai 2023

« C’est l’Etat qui a créé des ghettos. L’enseignement catholique n’est pas responsable de sa faillite.

Par ailleurs, on regarde tout à l’aune de la situation parisienne, qui est très particulière. Dans certains secteurs, on pèse peu, comme dans l’académie de Créteil où le privé représente moins de 9 % des effectifs. Vous croyez qu’on va changer la face du monde en réglant la ségrégation scolaire dans nos établissements ?

Dans le Grand Ouest ou dans le Nord, où on représente 40 % des effectifs, nos établissements ont une plus grande mixité scolaire.

On nous parle de ségrégation mais il y a une discrimination entre les enfants de France sur la restauration scolaire. Les collectivités accordent des subventions, sous forme d’aides sociales, aux familles du public et elles sont très rares à le faire pour nos familles. La cantine en Ile-de-France coûte environ 50 centimes d’euro côté public alors que chez nous c’est 7,50 euros. On demande que les collectivités accordent les mêmes aides sociales aux familles du privé pour la cantine, comme pour les transports scolaires.

(...)

C’est la condition pour augmenter le taux de boursiers significativement sans que cela ne devienne une obligation.»

Philippe Delorme

Pap Ndiaye piégé par ses attaques contre l’école privée 

Alors que le ministre de l’Éducation s’est mis à dos les établissements sous contrat en les accusant d’entretenir la ségrégation sociale, il ne dévoilera ce jeudi qu’une partie de son plan pour la mixité, destinée au public
 

Le Figaro – Caroline Beyer
Sur le site du Figaro
Le 10 mai 2023

« Nous voulons agir sur le public, qui scolarise la grande masse des élèves (80 %) et où les contrastes sociaux sont extrêmement forts», expliquait Pap Ndiaye le 13 avril, dans une interview au Figaro. Un discours qu’il répète désormais, au fil de ses prises de parole. Il est vrai que cet «entre-soi», dont est accusé le privé, tourne aussi à plein régime dans le public.

C’est d’ailleurs le collège franco-allemand de Buc, près de Versailles, qui détient l’IPS record. Victor-Duruy (Paris 7e), Rognoni (Paris 5e), également appelé «École des enfants du spectacle», ou encore le collège international de Lyon concentrent, eux aussi, des milieux très favorisés. Dans 90 % des collèges de l’éducation prioritaire renforcée (REP+), l’IPS moyen est inférieur à 83, alors qu’il est supérieur à 91 dans 90 % des collèges publics ne relevant pas de l’éducation prioritaire. »
(...)

«La mixité n’est pas une panacée. Pour rendre les élèves meilleurs, il faut renforcer le niveau d’exigence dans le public»
Emmanuel Garot, président de la Peep Paris

L'école privée: angle mort des politiques scolaires ?

Le 11 mai, le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye annoncera des mesures pour renforcer la mixité sociale et scolaire dans les établissements scolaires français. Comment faire participer davantage l’enseignement privé à l’impératif de mixité sociale ?

Pour en parler, Guillaume Erner a reçu, le 3 mai dernier, l'économiste Elise Huillery, économiste et professeure en économie du développement à l’université Paris-Dauphine spécialiste de l'éducation,
et le secrétaire générale de l'enseignement catholique Philippe Delorme, à la minute 18.

« Les attaques subies par l'Enseignement catholique dans les médias semblent paticulièrement injustes quand le manque de mixité sociale de certains lieux est d'abord lié à l'implantation géographique ou à la perte des aides sociales allouées aux familles par les collectivités locales, notamment pour la cantine. ou encore à l'auto-censure des familles elles-mêmes. (...)
Il est odieux de laisser penser que nous ferions une sélection par l'argent à l'entrée de nos établissement!" »

L'enseignement privé doit-il garantir la mixité sociale?

Tribune de Philippe Delorme publiée le 2 mai dans les pages Débat du journal l'Humanité, face à celle de Pierre Ouzoulias, sénateur PCF des Hauts-de-Seine.

La dépense publique assure la gratuité de l'école. Notre pacte républicain invite donc à renforcer les conditions sociales d'une liberté de choix des familles.

«Notre modèle social assure à tout enfant la gratuité de l'enseignement, sans considération de l'établissement qu'il fréquente, au moyen de la soidarité nationale. Souhaitons-nous revenir sur cette égalité en conditionnant la gratuité à la position sociale? S'aventurer dans cette voie, c'est prendre la risque d'accentuer les différences sociales et de pousser à une marchandisation de l'éducation. (...) Notre pacte républicain invite donc à renforcer les conditions sociales d'une liberté de choix des familles modestes, au service d'une réelle mixité. (...) Cela ne se peut sans politiques publiques équitables pour les familles qui choisissent (l'enseignement catholique).»

L'accueil des plus pauvres est au coeur du projet de l'Enseignement catholique

Chaque Samedi et dimanche, Pierre de Vilno d'Europe 1 reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Le  le 23 avril 2023, Philippe Delorme, secrétaire général de l'Enseignement catholique.

« En aucun cas le ministre de l'éducation ne veut réveiller une guerre scolaire» (...) Il y a un enjeu national auquel l'Enseignement catholique ne peut se soustraire. »

Sur le système de bonus-malus proposé au Sénat

Le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Pierre Ouzoulias vient de déposer une proposition de loi pour moduler les dotations aux établissements privés sous contrat en fonction de leur mixité sociale.

par Cécile Bourgneuf  pour Libération
Publié le 12 avril 2023

Article à lire sur le site du journal

 Entre le public et le privé, la guerre scolaire est-elle déclarée ?

La Croix- EXPLICATION Le ministre de l’éducation Pap Ndiaye a engagé des discussions avec l’enseignement privé sous contrat pour « qu’il prenne davantage sa part » en termes de mixité sociale. Plusieurs voix s’élèvent à droite pour mettre en garde contre toute tentative de mise au pas d’un réseau qui fonctionne bien.

Emmanuelle LUCAS pour La Croix
Publié le 28 avril 2023

Article à lire sur le site de La Croix

Extrait: Le ministère et l’enseignement catholique se défendent d’être au bord d’un conflit. Selon l’entourage de Pap Ndiaye, « on est très loin de la guerre scolaire. Le protocole sera signé entre deux parties consentantes », le souci de mixité étant largement « partagé par l’enseignement catholique ». « Le ministre ne nous a rien imposé, confirme Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique. Nous partageons avec lui la volonté de trouver des moyens d’être attentifs aux plus vulnérables. » « Cette attention fait partie de notre ADN », renchérit Gilles Demarquet, président de l’Association des parents d’élèves de l’école libre (Apel). Les pères fondateurs, que ce soit Don Bosco ou saint Jean-Baptiste de La Salle, avaient ouvert des établissements précisément pour former les plus fragiles. « L’accueil de tous figure toujours au cœur de notre projet »

 Mixité sociale : Pap Ndiaye a raison de mettre le privé sous pression

Libération Alors que les établissements sous contrat sont financés aux trois quarts par de l’argent public, il est légitime que l’Etat leur demande d’ouvrir davantage leurs portes aux élèves les moins favorisés. Un dossier explosif sur lequel Emmanuel Macron reste muet.

Extrait: En affirmant que l’enseignement privé sous contrat devait davantage prendre sa part en matière de mixité sociale, le ministre de l’Education nationale a immédiatement été menacé par la droite d’une «nouvelle guerre scolaire». (...)
(Il) a réaffirmé son objectif de mixité sociale (qui doit aussi intégrer la mixité scolaire, pour éviter de voir le privé ne capter que les meilleurs élèves boursiers), en soulignant qu’il concerne aussi l’enseignement public mais, surtout, en rappelant que l’argent public finance à hauteur des trois quarts l’enseignement privé sous contrat. Si au niveau national, les moyens budgétaires sont répartis à 80 % pour le public et 20 % pour le privé en fonction de leurs effectifs respectifs, il s’agit d’un simple «accord» sans traduction législative. Il y a là un levier.

 Pap Ndiaye face à la délicate implication de l’enseignement privé

A la Une du Monde : Alors que le ministre de l’éducation discute avec les représentants des établissements privés sous contrat en vue d’aboutir à un « protocole », une proposition de loi visant à conditionner leurs subventions à des critères de mixité a été déposée mardi 11 avril au Sénat.

Extrait: Pap Ndiaye a donc choisi d’emprunter la voie de la « négociation » et de s’appuyer sur « les bonnes volontés ». Plusieurs mois d’échanges ont eu lieu entre le ministère de l’éducation nationale et les représentants des réseaux de l’enseignement privé sous contrat, notamment le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC), en vue d’aboutir à un « protocole » fixant des « critères » et des « objectifs » de mixité à atteindre. Mixité sociale qui ne peut pas aller sans mixité scolaire, au risque que les établissements privés ne captent les meilleurs élèves boursiers alors qu’il prend déjà moins en charge la fragilité scolaire que l’enseignement public.

Mixité scolaire et Enseignement catholique : des lignes rouges à ne pas franchir

« Nous ne sommes pas dans un bras de fer avec le ministre de l’Éducation nationale » confie Philippe Delorme au Café pédagogique: « Nous sommes dans une discussion où chacun d’entre nous veille à ce que soient respectés les principes de la loi Debré. De notre côté, il s’agit de vivre pleinement notre caractère propre. Aucune affectation ne sera donc possible, nous ne toucherons pas à la liberté de choix des familles ni à la liberté de choix des établissements » La suite de l'interview détaille les pistes envisagées pour lever les freins financiers et culturels à l'augmentation de la mixité sociale au sein de l'Enseignement catholique.

L'article de Lilia Ben Hamouda du 09/03/2023
en intégralité, sur le site du Café

L'article de Lilia Ben Hamouda du 24/03/2023
en intégralité, sur le site du Café

Verbatims

"Il faut une politique incitative portée par l’ensemble de l’institution et les acteurs de l’institution pour veiller à accueillir plus d’élèves boursiers. Si on a une parité des aides sociales pour les enfants boursiers, on pourra s’engager sur une évolution significative du taux de ces élèves. Le paradigme changera, les familles, informées de cette parité, viendront plus facilement vers nous. Nous ne refusons jamais d’élève au motif qu’il vient d’un milieu défavorisé. Mais Il y a une forme d’autocensure de la part de certaines familles défavorisées. Si nous, écoles catholiques, n’appliquons pas les valeurs chrétiennes qui nous caractérisent, où allons-nous ? Solidarité et fraternité ne sont pas de vains mots pour nous.
Autre levier de régulation, l’allocation des moyens en fonction du profil social de l’établissement, que nous appliquons d’ailleurs depuis longtemps. Je m’explique. Lorsque nous répartissons les moyens au niveau académique, nous les pondérons déjà. Il ne nous semble pas inconcevable de voir 34 élèves par classe dans le VIIe arrondissement de Paris, en revanche en Seine-Saint-Denis, nous veillons à avoir un taux d’encadrement plus bas. Pour aller plus loin, nous étions contre le « 24 par classe » du Ministère qui ne tient pas compte du profil social de l’établissement.

(...)

En effet, la hausse des tarifs d’énergie met à mal certains établissements. La loi Egalim qui nous oblige à diversifier ce qui est dans l’assiette des élèves, nous revient très cher. Nous avons un modèle économique fragile.
Certaines familles ne peuvent plus se permettre le choix du privé sous contrat. Nous avons perdu 18 000 élèves à cette rentrée, et pas seulement pour des raisons démographiques, et en même temps l’IPS a augmenté de 3 points. Il y a un vrai effet ciseau pour nos familles : une perte de pouvoir d’achat et une hausse de nos coûts qui nécessite une augmentation, même modérée des contributions.

Emission spéciale RCF Je pense donc j'agis sur la mixité sociale dans l'enseignement catholique

Avec les adjoints au secrétaire général de l'Enseignement catholique Nathalie Tretiakow et Yann Diraison

Thierry Courrège, chef d'établissement de La Madone, 75018

Sylvie Da Costa, chercheuse et cjargée de mission "mixité" pour le Sgec

Hélène Gayomali, directrice adjointe de l’établissement Sœur Marguerite à Clichy

Pascal Lhoste, directeur diocésain de la Côte D’Or

Mixité sociale : l’école privée pas exemplaire et peu volontaire

L’enseignement privé est sur le point de devenir définitivement la chasse gardée des classes moyennes et supérieures. Pour redresser la barre, il demande surtout de nouvelles aides de l’État, en refusant les contraintes. Quelques voix minoritaires tentent de faire bouger les choses en interne.

Mathilde Goanec

3 février 2023 à 08h54

L'article de  Mathilde Goanec du 03/02/2023
en intégralité, sur le site de Médipart

Verbatims

Philippe Delorme, secrétaire général de l’Enseignement catholique rappelle la marge d’autonomie structurelle des établissements mais veut croire dans l’impulsion donnée nationalement. « Il y aura toujours la tentation de l’entre-soi et ce n’est pas moi, Philippe Delorme, qui vais faire mettre au garde-à-vous toutes les familles ou les chefs d’établissement de France. Mais nous croyons profondément à la richesse qu’apporte la mixité sociale, mais également culturelle et religieuse. C’est le message que nous voulons faire passer chez nous. »

Dans une longue interview donnée récemment à L’Obs, le secrétaire général laisse entendre que si le privé s’embourgeoise, c’est par pur effet de balancier des aides accordées au public. « D’une certaine manière, les conditions de la concurrence sont faussées. Moins le public coûte cher, plus le prix relatif du privé est élevé. » Auprès de Mediapart, il enfonce le clou : « On a créé des ghettos dans l’enseignement public. Nous n’en sommes pas comptables. » 

Tenir la promesse républicaine

 

Ce dossier retrace l'historique des politiques ministérielles en faveur de la mixité sociale à l'école... en insistant sur leurs échecs répétés, notamment face à l'écueil de politiques de la Ville insuffisantes à démanteler certains ghettos urbains.

Une double page consacrée au privé expose les efforts entrepris en matière d'ouverture tout en indiquant qu'ils restent insuffisants à inverser la tendance qui y concentre un public d'élèves plus favorisés quand dans le public.

Il donne voix aux oppositions qui se font jour, en dehors du réseau, sur l'accueil élargi de boursiers dans l'Enseignement catholique.

 

Dossier du magazine Marianne du 9 au 15 mars 2023
Par Natacha Polony et Marie-Estelle Pech

Pap Ndiaye encourage la mixité sociale

 

Cet article expose les grandes lignes du plan mixité du ministère de l'Education national, annoncé pour être présenté le 15 mars et à nouveau reporté en fin du mois de mars.

Il expose l'implication de l'enseignement catholique dans le dispositif en rappelant qu'il ne reposera "sur aucune forme d'affectation, de sectorisation ou de quotas" mais indique que des engagements pourraient être pris, par exemple sur l'augmentation de la proportion de boursiers, moyennant une extension des aides sociales accordées par les collectivités à ceux de ces élèves fréquentant le privé.

 

L'article du Journal du Dimanche du 12/03/2023
de Marie QUENET

L’Enseignement catholique peut "s’engager sur une hausse significative du nombre d’élèves boursiers"

« "Nous partageons l’ambition d’aller vers une mixité sociale équilibrée", déclare Philippe Delorme à AEF info le 2 mars 2023. Le secrétaire général de l’Enseignement catholique évoque le "protocole" qu’il s’apprête à signer avec le MEN : y figureront "des engagements réciproques pour une mixité plus grande". Il pourrait notamment s’agir "d’abaisser des barrières financières" car "nous ne parviendrons à davantage de mixité que si les familles les plus défavorisées bénéficient des mêmes aides sociales que dans le public. Sur ce sujet, le ministre est prêt à nous appuyer", assure Philippe Delorme. En contrepartie, l’Enseignement catholique pourrait "s’engager sur une hausse significative du nombre d’élèves boursiers", sur plus "d’établissements pratiquant une contribution financière différente selon les ressources" ou encore une "modulation du financement en fonction de la mixité"..

L'article d'Erwin Canard du 03/03/2023
en intégralité, sur le site de l'AEF

Verbatims

"Qu’il y ait une modulation du financement en fonction de la plus ou moins grande mixité des établissements, je ne suis pas contre. Ces modulations peuvent concerner la dotation en moyens d’enseignement - nous le faisons déjà par exemple par la pondération par l’IPS, nous pouvons aller plus loin — et une partie des forfaits versés par l’État et les collectivités territoriales, comme le font par exemple Paris (lire sur AEF info) et Toulouse (lire sur AEF info).

Nous ne sommes donc pas opposés au principe mais il faut être vigilant : il faut que ce soit un bonus, non un malus car, sinon, cela va entraîner un cercle vicieux : les établissements devront compenser le malus par une hausse de la contribution des familles, ce qui accentuerait la non-mixité sociale.

«Personne n’a intérêt à rallumer la guerre scolaire»

INTERVIEW. Le secrétaire général de l’Enseignement catholique dresse des « lignes rouges » dans le débat sur la mixité sociale.

« Nous ne transigerons pas sur le respect absolu du caractère propre de l’enseignement catholique. Ni sur la liberté de choix pour les familles comme pour les établissements. Nous ne voulons pas de quotas, de carte scolaire ou d’affectation obligatoire des élèves. C’est d’ailleurs ce que dit la loi Debré de 1959 et nos interlocuteurs l’ont bien compris. Ce qui n’empêche pas d’avancer vers une répartition de nos moyens qui tiendrait davantage compte des publics que nous accueillons, de bonus des forfaits des collectivités locales si la mixité est plus grande. Je ne crois pas à une mixité punitive. Et je n’accepte pas qu’on stigmatise les enfants et les familles favorisées.»

Article à lire en intégralité sur le site de L'Opinion

 

VERBATIMS

« À croire que l’Enseignement catholique serait responsable de la ségrégation scolaire et sociale en France ! Comme si, en scolarisant 20% des élèves français, nous pouvions pallier des décennies de politiques de la ville désastreuses et de politiques de l’Éducation nationale inefficaces.»

 

Par « mixité équilibrée », j’entends que cette mixité profite à tous les élèves. Peut-on se contenter d’augmenter le taux de boursiers ou d’élèves défavorisés ? Croyez-vous que les collèges de REP ou REP+ (éducation prioritaire) de Seine-Saint-Denis sont mixtes ? Pour moi, la vraie mixité, c’est faire vivre ensemble des jeunes issus de différentes catégories sociales. Ce que nous faisons par exemple dans nos établissements de Saint-Denis et Pantin.

 

« Nous avons des progrès à faire pour que les familles défavorisées surmontent leurs réticences à venir chez nous. Chaque année, Stanislas sélectionne une quinzaine de boursiers pour ses classes prépas. Entre zéro et deux s’inscrivent…»

Augmentation du nombre de boursiers : le « oui, mais… » de l’enseignement catholique

Par Bertrand Métayer pour le Parisien
Le 24 février 2023 

INTERVIEW. Pour Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, le secteur privé doit prendre sa part dans le plan mixité qui sera présenté à la fin du mois prochain. Il réclame cependant des aides supplémentaires à l’État, notamment pour la restauration scolaire.

Article à lire en intégralité sur le site du Parisien

 

VERBATIMS

« Accueillir des élèves boursiers ne pose aucun problème, si et seulement si les familles avaient vraiment la liberté de nous choisir. Ce qui est rarement le cas en raison de l’absence d’aides sociales aux plus défavorisés, notamment pour la restauration scolaire où le coût pour des familles est un frein majeur. Il faut permettre à tous les élèves de pouvoir s’inscrire chez nous, dans les mêmes conditions que s’ils étaient scolarisés dans le public. Là où une famille d’un lycéen très défavorisé de région parisienne va payer 50 centimes son repas, elle le paiera autour de 7,50 euros chez nous. Donc nous disons oui pour augmenter le nombre de boursiers mais à condition que ces élèves bénéficient d’aides sociales au même niveau que les élèves du public. »

 

« Certains établissements pratiquent une contribution différenciée en fonction du quotient familial, on peut travailler à l’étendre. Nous pourrions faire mieux connaître la réalité de nos coûts car il y a souvent une autocensure de familles qui s’imaginent qu’ils sont très élevés. »

 

« Un élève du privé coûte beaucoup moins qu’un élève du public. Je rappelle que ce sont aussi les impôts de nos parents d’élèves qui paient la totalité du public. Il faut sortir de ce jeu-là, cela n’a aucun intérêt. On ne fait pas n’importe quoi avec les deniers publics. »

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